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Projet Devimco: il faut des logements sociaux et une vie communautaire, disent des organismes

le mardi 26 mai 2020
Modifié à 20 h 16 min le 27 mai 2020

La Corporation de développement communautaire de l’agglomération de Longueuil (CDC AL) et des organismes interpellent le conseil de Longueuil afin que soit priorisée la création de logements sociaux et de services sociocommunautaires dans le projet de Devimco qui transformerait le visage du secteur du centre-ville. Le projet de 500 M$ dévoilé la semaine dernière par Devimco et la Ville de Longueuil inclut la création de quatre tours de 22 étages, incluant des logements locatifs et des condos. L’entente de principe sur laquelle repose ce projet sera soumise pour approbation à la séance du conseil, ce mardi soir. Selon le directeur général de la CDC AL Martin Boire, «il est impératif que le logement social, de même que le développement de services sociocommunautaires, fassent partie intégrante du développement du centre-ville». «On veut être partie prenante du développement du centre-ville. S’Il y a des enjeux, on peut participer à la réflexion», ajoute-t-il. Les organismes espèrent un engagement politique ferme de la part des élus de Longueuil. Il rappelle que le Programme particulier d’urbanisme du centre-ville (PPU), adopté en mars 2019, souligne l’importance d’y offrir des services communautaires et des logements sociaux. Il s'agit d'une version bonifiée du PPU élaboré en juillet 2018, qu avait fait l'objet d'une consultation publique. Des logements abordables avaient d'ailleurs été à ce moment réclamés. Les modifications apportées à la deuxième mouture du PPU visent entre autres à «mieux préciser l'offre diversifiée en logements au centre-ville, dont en logement abordable, social et familial, encadrée par un éventuel cadre réglementaire à être adopté», mentionnait le sommaire décisionnel. «Dans l'attente de ce cadre réglementaire, la Ville évaluera l'opportunité de prévoir de tels logements lors des transactions immobilières impliquant ses terrains», indiquait-on. Le projet tel que présenté actuellement ne fait pas mention de cette offre. La mairesse Sylvie Parent a précisé lors de la présentation du projet le 21 mai que des logements sociaux pourraient plutôt être intégrés au pôle Roland-Therrien ou dans la replanification du boul. Taschereau. «Il est inconcevable que la Ville de Longueuil signe une telle entente sans imposer un minimum de logements sociaux quand on sait qu’à Longueuil, 33% des ménages locataires consacrent plus de 30% de ses revenus pour se loger, 14% y consacrent 50% et 5% y consacrent 80%», soulève le directeur général du Comité logement Rive-Sud Marco Monzon. Selon M. Monzon, la liste d'attente pour de tels logements à l'Office municipal d'habitation de Longueuil compte pas moins de 2000 ménages. «Si on repousse les personnes qui ont moins d’argent des centres névralgiques, on les éloigne des services», ajoute-t-il aussi. L’ACEF Rive-Sud espère que la question du logement social et de l’espace communautaire sera abordée lors d’une prochaine rencontre avec la mairesse de Longueuil. Par ailleurs, le projet collectif de la Maison de l’accueil est un exemple concret de développement d’un pôle de services sociocommunautaires qui aurait, aux yeux du milieu communautaire, sa place dans le futur centre-ville de Longueuil. Une étude de viabilité doit d’ailleurs être finalisée. «Il est évident qu’un tel projet ne pourra pas voir le jour sans le soutien financier des différents paliers gouvernementaux, relève la directrice générale du Carrefour le Moutier et membre du Comité de la Maison de l’accueil Madeleine Lagarde. La Ville de Longueuil peut avoir un effet mobilisateur sur les autres paliers et le promoteur immobilier.» (A.D.)