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Une entente entre Saint-Lambert et un employé crée des remous

le mardi 02 mars 2021
Modifié à 8 h 28 min le 05 juillet 2021
Par Katherine Harvey-Pinard

kharvey-pinard@gravitemedia.com

La tenue d’une séance extraordinaire du conseil municipal de Saint-Lambert le 3 février a provoqué de vives réactions chez les élus. Alors que certains d’entre eux clament l’illégalité de la séance, le maire Pierre Brodeur prétend le contraire. Au cœur du débat : une entente conclue avec l’employé 0002.

Comme la Ville refusait de dévoiler le nom de l’employé, Le Courrier du Sud a fait une demande d’accès à l’information afin d’obtenir les détails de ladite entente. Bien que le nom ait été caviardé, il y a lieu de croire qu’il s’agit du directeur général, Georges Pichet.

Le directeur général de la Ville de Saint-Lambert Georges Pichet[/caption] «L’Employé consent à collaborer avec l’Employeur aux fins d’assurer la continuité de la direction de la Ville ou d’assurer une transition avec la nouvelle direction générale après son départ, le cas échéant», peut-on lire dans l’entente.

Rappelons que lors d’une séance d’octobre, M. Brodeur avait dénoncé du harcèlement à l’endroit du directeur général, qui se serait notamment fait traiter de «crapule» par un conseiller. Les documents de la Ville indiquent que l’entente de principe met «un terme définitif à l’ensemble des différends, passés, présent et futurs» entre les parties, «les opposant sans l’intervention des tribunaux par la conclusion d’une transaction».

L’entente octroie à l’employé une indemnité de 20 000$ en «compensation de dommages moraux» qu’il allègue avoir subis, en plus d’une indemnité de départ de salaire de 14 mois, qui s’élève à 211 314$. L’employé quittera pour la retraite le 1er  juillet. Seuls les conseillers Francis Le Chatelier, Philippe Glorieux, Julie Bourgoin et David Bowles ainsi que le maire étaient présents à la séance extraordinaire, dont l’unique point à l’ordre du jour visait l’approbation de l’entente. Francis Le Chatelier a voté contre. La résolution a donc été adoptée à la majorité.

Légale ou illégale?

Certains conseillers ont questionné la légalité de l’entente puisque la séance du 3 février n’aurait pas été convoquée au moins 24 heures avant sa tenue, comme le prévoit la Loi sur les cités et villes. Le conseiller Loïc Blancquaert a notamment soutenu que l’assemblée du 3 février avait été convoquée à «un moment où la majorité des conseillers avaient indiqué qu’ils n’étaient pas disponibles».

Le maire Pierre Brodeur a contredit ces allégations et assuré que la rencontre s’est tenue dans la légalité. Le point s’est tout de même retrouvé à l’ordre du jour de la séance ordinaire suivante, le 15 février, le conseil estimant qu’il était mieux d’adopter à nouveau la résolution «afin d’éviter un débat inutile», selon les documents de la Ville.

Après que deux amendements proposés par des conseillers pour modifier l’entente aient été rejetés, les membres du conseil ont dû voter sur la résolution, qui a de nouveau été adoptée à la majorité. Notons que le conseiller Bernard Rodrigue s’est retiré de tout vote dans le dossier.

Confidentialité

En début de séance, le maire s’est abstenu de répondre à plusieurs questions de citoyens en lien avec l’entente pour des raisons de «confidentialité». Lors du tour de table, la conseillère Brigitte Marcotte est revenue sur le sujet.

«Légal, illégal… Moi la question que je me pose, la plus importante, c’est de savoir si c’est acceptable. Le maire nous parle de confidentialité. C’est rendu que ce mot fait partie de toutes les rencontres, a-t-elle déploré. Moi je veux parler de transparence avec l’argent de nos citoyens. On leur a demandé de nous élire, je leur ai demandé de voter pour moi pour m’assurer que leur argent est bien géré, qu’il y a de la transparence. Malheureusement, le conseil parle beaucoup de confidentialité, je suis tannée.»