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Écoles: un plan «graduel et prudent» que la CSMV saura appliquer, dit sa directrice générale

le mercredi 29 avril 2020
Modifié à 17 h 53 min le 29 avril 2020
Par Ali Dostie

adostie@gravitemedia.com

Aussi imposante soit la planification d’une réouverture des écoles primaires le 19 mai, la Commission scolaire Marie-Victorin (CSMV) a la «motivation et les compétences» nécessaires pour mettre en œuvre le plan proposé par le gouvernement. Un travail qui s’effectuera «dans la prudence, à l’affût de l’évolution de la situation». Malgré cet optimisme, la directrice générale Marie-Dominique Taillon est consciente du défi logistique auquel s’attaque déjà la CSMV. La commission scolaire compte 72 équipes-écoles. En plus des 51 écoles primaires (plus de 23 000 élèves, incluant le préscolaire), les trois centres de formation professionnelle rouvriront aussi leurs portes. Sans compter les 11 300 élèves du secondaire, à qui l’on doit assurer un enseignement en ligne. La CSMV en est à brosser un portrait de la situation, à commencer par le nombre d’élèves qui rentreront en classe et la façon dont seront déployés les quelque 7000 employés. D’ailleurs, ceux dont la condition de santé exige qu’ils demeurent à la maison, tout comme les enseignants de 60 ans et plus, se consacreront à l’enseignement à distance. «En peu de temps, il faut planifier une rentrée scolaire complètement différente, résume Mme Taillon. La crise que l’on vit demande à tous de sortir de notre zone de confort. Il faut recréer notre monde en fonction de la COVID-19, au minimum pour un an, peut-être plus.» Des efforts qui en valent le coup.

«Le milieu de la santé est au front pour nous tous. On se sent impuissants, mais notre contribution, c’est faire des écoles des lieux sécuritaires où l’on peut continuer à apprendre. L’éducation, c’est un pilier, une base fondamentale.» -Marie-Dominique Taillon
Préparation pédagogique Au devoir des enseignants de contacter régulièrement leurs élèves et d’assurer le maintien des acquis depuis le début de la crise s’ajoute maintenant la tâche de prioriser les élèves en difficulté qui, à la deuxième étape, étaient en situation d’échec. Le but est de les soutenir de façon intensive pour réduire l’écart entre leur situation et les apprentissages vus par les autres élèves. Il est aussi attendu des enseignants d’identifier les «savoirs essentiels» sur lesquels miser, parmi les apprentissages qui devaient être abordés de mars à juin. Les programmes de l’an prochain devront être adaptés en conséquence. Même si les écoles secondaires restent fermées jusqu’en septembre, leurs équipes ont le double mandat d’assurer l’enseignement à distance auprès de leurs élèves et de soutenir la réouverture des écoles primaires. Préparation physique [caption id="attachment_85849" align="alignleft" width="299"] La directrice générale de la CSMV Marie-Dominique Taillon[/caption] La directrice générale de la CSMV est confiante que les locaux seront adéquats et en nombre suffisant pour accueillir de petits groupes d’élèves, en respect de la distanciation sociale. À peine 48 heures après l’annonce gouvernementale, des questions demeurent néanmoins sans réponse quant à la façon exacte dont s’appliqueront ces directives. Les classes devront être vidées d’une partie de leurs pupitres, qui pourraient été stockés dans les gymnases, alors que les cours d’éducation physique n’auront pas lieu. Au besoin, des locaux des écoles secondaires pourraient servir. Pour respecter la distanciation sociale dans les classes et les corridors, un plan de circulation sera élaboré. Mme Taillon cite en exemple les aménagements telles les marques au sol dans les épiceries et commerces essentiels. Les élèves seront sans doute appelés à manger dans leur classe, comme c’est le cas déjà dans plusieurs écoles. Une période pourrait leur être allouée pour aller se dégourdir dehors, suggère Mme Taillon. Forcément, les consignes de santé publique devront être répétées à plusieurs reprises aux élèves;  un «investissement», puisque l’on doit tous apprendre à vivre avec la COVID-19, et ce, encore pour plusieurs mois, soulève la directrice générale. Concernant le transport scolaire, la CSMV sera à l’écoute des transporteurs, assure Marie-Dominique Taillon. Elle anticipe par ailleurs que plusieurs parents voudront aller conduire eux-mêmes leur enfant à l’école, ce qui pourrait faciliter la tâche. Masques? visières? Concernant la façon dont seront protégés les membre du personnel enseignant, la Commission scolaire Marie-Victorin «envisage tous les scénarios», tels les masques et visières de protection. Aucune décision n’est prise pour le moment. Mme Taillon affirme que la CSMV travaillera en partenariat avec les syndicats, qui soumettront prochainement des recommandations au comité santé et sécurité de la commission scolaire.