Attentat à la pudeur : 6 mois de prison pour Edgar Fruitier

Edgar Fruitier (Photo : Le Courrier du Sud - Archives)
Reconnu coupable d'attentat à la pudeur pour des gestes commis dans les années 1970, le célèbre comédien Edgar Fruitier a été condamné à six mois de prison, lundi, au palais de justice de Longueuil.
Selon le juge Marc Bisson, les actions du Brossardois aujourd'hui âgé de 91 ans ont eu des effets dévastateurs sur la victime, qui avait 15 ans au moment des premiers gestes rapportés.
Rappelons que la procureure Erin Kavanagh réclamait une peine de six mois de prison, en raison du lien de confiance entre la victime et son agresseur, de la vulnérabilité de la victime et de la répétition des gestes, tandis que l’avocat de la défense Robert Polnicky demandait une sentence suspendue avec période de probation, en raison de l’âge avancé de l’accusé et du risque de récidive «inexistant».
Agressé à trois reprises
La victime, de sexe masculin, aurait été agressée à trois reprises entre 1974 et 1976. À chacun des événements, le comédien l’aurait agrippée par derrière pour lui toucher les parties intimes.
Le premier événement aurait eu lieu au chalet d'Edgar Fruitier, à Eastman, en Estrie, et les deux autres, à sa résidence et son studio d’enregistrement de Brossard.
Le comédien et la victime se connaissaient et entretenaient une relation que l’on peut qualifier d’affaires.
Aujourd’hui âgé de 62 ans, Jean-René Tétreault a demandé au juge de lever l’ordonnance de non-publication de son identité, dans le but d’encourager d’autres victimes à dénoncer les agressions qu’elles ont subies. Il a raconté avoir eu une prise de conscience et avoir décidé de porter plainte après le dévoilement de l’affaire Éric Salvail, en 2017.
Chef d'accusation qui n'existe plus
«Le chef d’accusation d’attentat à la pudeur n’existe plus, mais il s’agit du chef qui s’appliquait dans les circonstances à l’époque, avait expliqué la procureure Audrey Mercier-Turgeon au moment de la première comparution du Brossardois au palais de justice de Longueuil, le 20 juillet 2018. Il s’inscrit dans la branche des infractions à matière sexuelle qui impliquent des personnes mineures.»
Edgar Fruitier avait plaidé non coupable aux deux accusations qui pesaient contre lui en avril 2019. Son procès, tenu le 8 juin 2020, avait été très rapide, la Couronne n’ayant présenté comme preuve que le témoignage de la victime, prononcé lors de l’enquête préliminaire, et la défense, aucune.
Selon la procureure aux poursuites criminelles et pénales Erin Kavanagh, il n’y avait aucune ambiguïté dans les gestes qui ont été posés par l’accusé, «des gestes posés contre le gré de la victime sur plusieurs années».
La défense, elle, convenait que le Brossardois a commis des voies de fait à l’endroit de l’adolescent, mais rejetait le caractère sexuel des gestes.
Dans son verdict de culpabilité, le juge Marc Bisson affirmait que les gestes reprochés au Brossardois étaient «bien réels et ne prêtaient à aucune équivoque».
Avec la collaboration de Jonathan Tremblay et Philippe Lanoix-Meunier.