Justice
Faits divers

Carole Thomas aurait obtenu frauduleusement une indemnisation

le mercredi 10 juin 2015
Modifié à 0 h 00 min le 10 juin 2015

Carole Thomas aurait non seulement menti sur l'agression sexuelle subie deux jours avant le meurtre de Jenique Dalcourt, elle aurait frauduleusement encaissé des chèques destinés aux victimes d'actes criminels, selon les accusations déposées contre elle au palais de justice de Longueuil.

Mme Thomas affirme avoir été agressée en octobre 2014, tout près du lieu où le corps de Jenique Dalcourt a été retrouvé. Ses témoignages dans les médias ont participé aux nombreuses critiques essuyées par le Service de police de l'agglomération de Longueuil (SPAL) dans ce dossier.

Or, le SPAL ne croit pas du tout Mme Thomas. Le 2 avril, des policiers l'ont interrogée pendant plus de 12 heures, avant de la relâcher sans déposer d'accusations. Celles-ci sont maintenant tombées: fraude, méfait, fabrication et utilisation de faux documents.

L'accusée de 47 ans aurait falsifié un document de l'hôpital Pierre-Boucher, concernant son examen médico-légal. Elle aurait utilisé ce document pour obtenir des compensations de la Direction de l'indemnisation des victimes d'actes criminels (IVAC).

Les montants perçus entre le 26 novembre 2014 et le 9 juin 2015 s'élèveraient à plus de 5000$.

Le mois dernier, une pétition de soutien à Mme Thomas a été lancée sur le site change.org. Les signataires – 107 en date du 10 juin – accusent le SPAL de faire taire les victimes d'agressions sexuelles.

Elle persiste et signe

Carole Thomas juge que les quatre accusations portées contre elle par le bureau du Directeur des poursuites criminelles et pénales sont exagérées. «Complètement débile», a-t-elle lancé lors d’un bref entretien alors qu’elle revenait du travail.

La femme affirme que ce n’est pas elle, mais plutôt son avocate qui se présentera devant la cour le 7 juillet prochain pour plaider non-coupable.  

«C’est complètement aberrant, raconte Mme Thomas. Après deux mois, il y a des accusations qui nous arrivent de nulle part. À la police de Longueuil, ils ne m’ont jamais prise au sérieux.»

«La police de Longueuil a réussi à trouver un procureur pour poursuivre sa cause. Je leur souhaite bonne chance!», s’est-elle exclamée, ajoutant qu’elle est actuellement la victime d’une «vendetta».

«Je suis la preuve vivante que des accusations semblables se retournent bien souvent sur le dos des victimes. Ça n’encourage pas les gens à porter plainte», a-t-elle lancé.

À la police de Longueuil, la capitaine Nancy Colagiacomo précise que cette action ne veut pas dire que les citoyens (surtout les femmes) doivent s’empêcher de porter plainte.

«Le dossier de Mme Thomas est un cas particulier, affirme la capitaine du SPAL. Nous voulons que les femmes victimes d’agressions sexuelles n’hésitent pas à porter plainte.»

Mme Colagiacomo souligne que la police de Longueuil possède une douzaine d’équipes spécialement formées pour ce genre de situation. Seulement en 2014, la police de Longueuil a ouvert près de 600 dossiers relatifs à des agressions sexuelles.

Avec la collaboration de Christian Lepage.

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