Changement de garde à la Société historique et culturelle du Marigot

Louise Levac, lors du dévoilement de la murale du Marché Lavigne, sur la rue Saint-Laurent Ouest dans l’arr. du Vieux-Longueuil. (Photo: Le Courrier du Sud ‒ Archives)
Après six ans à la tête de la Société historique et culturelle du Marigot à Longueuil, la présidente et directrice générale Louise Levac a causé la surprise en annonçant son départ. Michel Fragasso, le vice-président du CA de l’organisme, lui a succédé.
«Je suis contente de ce que j’ai fait», résume Mme Levac, invitée à jeter un œil sur le bilan des accomplissements de la société historique et culturelle sous sa gouverne.
«Je crois que j’ai initié un certain mouvement, constate l’ancienne présidente. J’ai mobilisé des gens et là, une équipe me succède. Les choses vont se poursuivre dans la continuité, mais avec leurs couleurs. Comme je l’ai fait avec Michel Pratt [qui a présidé le Marigot pendant 17 ans avant elle].»
«Le Marigot a toujours été reconnu pour son dynamisme, et il va continuer.»
-Louise Levac
Deux grands chantiers
En plus d’avoir mis de l’avant des «sujets novateurs» et d’avoir organisé des événements mensuels, Louise Levac cible Ville Jacques-Cartier: haute en couleur parmi les projets qui lui sont le plus chers. Le cœur de ce projet, qui inclut deux événements ayant attiré 200 personnes chacun, repose sur la cueillette de 43 témoignages d’anciens résidents de cette ancienne banlieue ouvrière.
Mme Levac est heureuse de cette démarche qui a mis de l’avant l’histoire orale, «qui n’est pas assez valorisée».
Ces témoignages serviront d’ailleurs de matériau pour la réalisation d’un film de Jean-Marc E. Roy et d’André Forcier.
«Longueuil est une grande ville, mais c’est important de faire connaître les identités locales, qui devraient être objets de fierté», expose Louise Levac.
Une veine qu’entend poursuivre la Société historique et culturelle du Marigot, pour faire connaître les identités locales de Saint-Hubert, comme Brookline, Mackayville et Laflèche.
Revitalisation des archives
La professionnalisation des archives est aussi une vaste entreprise qu’a menée la Société historique et culturelle du Marigot, notamment grâce à l’archiviste Alexandre Dubé. L’organisme adopte ainsi les Règles pour la description des documents d'archives (RDDA), qui visent à décrire de manière uniforme les documents d’archives.
«On a plein de trésors, qui ont été classés par des bénévoles, pleins de bonne volonté, mais qui ne connaissait pas les normes [de classification]», décrit Louise Levac.
«C’est une gigantesque chantier, qui n’est pas encore terminé [et auquel oeuvrent des archivistes], poursuit-elle. C’est un travail invisible, et ce ne sont pas toutes les sociétés historiques qui le font.»
Cette initiative a par ailleurs été soulignée par la Fédération Histoire Québec, qui a remis en 2021 le prix Honorius-Provost à Mme Levac.
Au cabinet de la mairesse
Professeure de géographie au cégep Édouard-Montpetit, Louise Levac a mis sur la glace sa carrière en éducation et a tourné la page de son expérience au Marigot pour se joindre au cabinet de la mairesse Catherine Fournier, en tant que conseillère politique à la recherche.
«Il y a une espèce de révolution qui s’est opérée le 7 novembre, dans le monde municipal au Québec. On se retrouve un peu partout avec une jeune génération qui veut innover, s’inspirer des bonnes pratiques», détaille-t-elle, pour décrire son élan envers la nouvelle équipe à l’hôtel de ville.
Celle qui suit la question environnementale depuis 30 ans pourra aussi faire profiter la Ville de son bagage en urbanisme et patrimoine.
Il s’agit néanmoins d’un tout nouveau milieu pour la professeure. «J’apprends à vitesse grand V!» lance-t-elle.
En fonction depuis le 24 janvier, elle joint une vaste équipe qui compte aussi deux autres conseillers politiques à la recherche.
«Je sens que les gens ont vraiment envie de changer les choses. Et je veux contribuer à améliorer ma communauté.»
Patronymes, aéronautique et continuité
Michel Fragasso (Photo: Gracieuseté)
Impliqué depuis cinq ans à la Société historique et culturelle du Marigot, le nouveau président Michel Fragasso entend poursuivre les projets phares déjà entamés, mais également explorer d’autres facettes de l’histoire de Longueuil, dont l’aéronautique.
«Vous seriez surpris de toute l’histoire sous-jacente à Longueuil qui tourne autour de l’aéronautique», relève-t-il, citant notamment les entreprises Pratt & Whitney Canada et Héroux Devtek, l’Aéroport de Saint-Hubert et l’Agence spatiale canadienne.
«Le nom de la circonscription Vachon réfère au premier aviateur de brousse du Québec», illustre-t-il, en référence à Roméo Vachon.
M. Fragasso est aussi celui derrière la série de conférences «Culture et patronymes». Il continuera aussi d’explorer cette veine et de se pencher sur les patronymes des diverses communautés culturelles qui composent Longueuil.
M. Fragasso s’est impliqué au fil des ans dans diverses société d’histoire. Il a aussi cofondé la Fédération québécoise des sociétés de généalogie du Québec en 1984.