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Conduite et facultés affaiblies: les mots d’ordre ? Planifier et ne prendre aucun risque !

le lundi 02 décembre 2019
Modifié à 14 h 29 min le 02 décembre 2019
Par Ali Dostie

adostie@gravitemedia.com

Que l’on consomme peu ou beaucoup d’alcool durant une soirée, le message du Service de police de l’agglomération de Longueuil (SPAL) est clair: il n’y a aucune chance à prendre, on ne conduit pas. Un message qui s’applique à tous les conducteurs, mais à plus forte raison encore chez les moins de 22 ans, pour qui c’est tolérance zéro. Malgré toute la sensibilisation, «c’est surprenant le nombre de conducteurs de moins de 22 ans qui dépassent largement la limite. Ils n’ont même pas le droit de consommer de l’alcool et de prendre le volant; on voit que le jugement est altéré», expose Sylvain Forgues, agent de la section formation et personne-ressource en matière de capacités affaiblies au SPAL. La limite de 0.08 – soit 80 mg d’alcool par 100 ml de sang – chez les autres conducteurs doit néanmoins être prise avec énormément de prudence. «On fait souvent mention de la limite de 0.08, mais on peut être en capacités affaiblies en deçà de cette limite», explique l’agent Forgues. Des facteurs comme l’âge, la fatigue, le poids, la santé du foie et l’alimentation peuvent avoir un impact sur l’effet que crée l’alcool. Même une bière, le corps n’a pas le temps de l’éliminer en une heure. «Ce qui est plus populaire ces temps-ci, c’est le mélange d’alcool et cannabis. Même si quelqu’un est sous le 0.08 pour l’alcool, le cannabis accentue les effets», prévient l’agent Forgues. Rappelons qu’en vertu du Code criminel, il est interdit de conduire une voiture avec une concentration de 2 nanogrammes de THC (agent actif du cannabis) par ml de sang. La limite de 0,08 d’alcool descend à 0,05 lorsque le cannabis est aussi de l’équation. Au Québec, c’est tolérance zéro pour tous en matière de cannabis au volant. Du temps, beaucoup de temps La conduite est une tâche complexe, qui demande la maîtrise de plusieurs actions. Avec la vision trouble, un jugement altéré, une mauvaise coordination, une lenteur des mouvements – les effets de l’alcool –, la conduite devient dangereuse. Et non, un café, une sieste, une marche au grand air n’accéléreront aucunement l’élimination de l’alcool dans le corps. Seul le temps s’avère efficace.... «et même ça...» nuance Sylvain Forgues. «Le taux d’élimination se fait très tranquillement. On peut dormir deux ou trois heures et être encore sous l’effet. Le jugement sera encore altéré et on se croira apte à conduire», illustre l’agent. Ainsi, si quelqu’un rentre en taxi d’une soirée bien arrosée, aux petites heures du matin, mais repart travailler peu de temps après au volant de son véhicule, ses capacités sont peut-être encore affaiblies. Planifier, planifier, planifier L’agent Forgues, qui est également leader communautaire pour MADD Canada (Mères contre l’alcool au volant), insiste sur l’importance de planifier la façon dont on rentrera à la maison avant que ne débute la soirée. Conducteur désigné, taxi, Uber, transport en commun, Opération Nez rouge durant la période des fêtes, le raccompagnement offert aux membres CAA...; les ressources sont multiples. Pour les jeunes qui habitent chez leurs parents, le SPAL invite à faire le «pacte de la vie». «Pour les parents, c’est de s’assoir avec son jeune et lui dire: si ton plan A ne marche pas, si ton plan B ne fonctionne pas non plus, même s’il est 3h du matin, appelle-moi et je vais aller te chercher.» Campagne 911 Il y a deux ans, le SPAL a été le premier service de police au Québec à mettre de l’avant la «Campagne 911», en collaboration avec MADD Canada. Cette campagne encourage les personnes témoins de comportements routiers laissant croire que les facultés du conducteur sont affaiblies de contacter le 911. Le signalement peut être anonyme. «On s’engage à tout faire pour localiser le véhicule. Si on n’y arrive pas, une lettre est envoyée au propriétaire», indique Sylvain Forgues. La lettre détaillera la date et le lieu où le conducteur est susceptible d’avoir conduit sous l’effet de l’alcool et/ou de la drogue et où il y aurait donc pu avoir intervention policière. «Le but est de faire réfléchir pour la prochaine fois, de sensibiliser cette personne. Car un tel comportement n’implique pas que le conducteur; s’il y a un accident, les passagers peuvent être blessés, ou ça peut être la famille dans l’autre voiture. Qu’est-ce que l’on ferait si ça arrivait à quelqu’un de notre famille?» En 2018, 150 lettres ont été envoyées. De décembre 2018 au 31 octobre dernier, 81 personnes qui n’ont pu être localisées ont reçu ce message de sensibilisation.       Différentes options pour un retour à la maison en sécurité • Choisir un conducteur désigné avant le début de la soirée.

  • Prendre un taxi ou un Uber.
  • Prendre le transport en commun.
  • Pendant la période des fêtes, utiliser les services d’Opération Nez rouge.
  • Utiliser le service de raccompagnement du CAA
  • Faire le «pacte de la vie» avec ses parents.

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