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Une dernière messe sera célébrée à l’église Saint-Anastase

le vendredi 29 septembre 2017
Modifié à 16 h 28 min le 29 septembre 2017
Par Ali Dostie

adostie@gravitemedia.com

PATRIMOINE. Il y a fort à parier que l’église Saint-Anastase sera bien remplie, le 22 octobre. Il s’agira de la dernière messe célébrée dans cette église du boul. Churchill, construite en 1967. La démolition du lieu de culte de l’arr. de Greenfield Park à la fin du mois ne signe néanmoins pas la fin de la paroisse. Présidée par Mgr Lionel Gendron, cette célébration s’annonce bien spéciale et touchante, avance le coordonnateur de la paroisse Sylvain Giraldeau. «On réserve des surprises aux paroissiens», assure-t-il. Ce dernier a recueilli les témoignages de quelques fidèles affectés par la triste nouvelle. «Pour plusieurs, c’est une perte pour la communauté. Des bénévoles sont investis depuis plusieurs années. Même des non-pratiquants trouvent ça effrayant de voir un symbole qui disparaît du territoire de Greenfield Park», rapporte M. Giraldeau. Il a aussi remarqué une solidarité, un désir de continuer chez les gens, malgré les difficultés. «Une autre femme, pour elle, ç’a été une réaction de déni. Elle ne pouvait pas croire que l’église où elle s’était mariée dans les années 1960, où ses enfants ont été baptisés, où des funérailles de proches ont été célébrées, n’existerait plus», relève-t-il. Important déficit La décision de mettre une église en vente ne se fait jamais de gaieté de cœur. Mais le «déficit impressionnant», surtout cumulé depuis les deux dernières années, ne donnait pas le choix. Pourtant, c’est d’abord l’église Saint-Maxime, aussi de la même paroisse de la Bienheureuse Marie-Rose-Durocher, qui devait être vendue. Un regroupement d’organismes communautaires souhaite récupérer le lieu, mais le financement pour ce projet a tardé, ce qui a forcé la paroisse à se tourner vers la vente de l’église Saint-Anastase. L’idée d’en faire une salle de spectacle avait même été lancée, étant donné l’architecture particulière de l’église, avec les bancs en demi-cercle, et une configuration plus large que profonde. Mais le projet n’a pas fonctionné. La vente s’est finalisée en moins d’un mois; un promoteur construira des logements sur le terrain. L’église sera démolie à la fin octobre, alors que l’équipe pastorale et administrative pourra demeurer dans le presbytère jusqu’en février 2019, le temps de s’organiser. «Savoir que l’église sera démolie, on dirait que ça fait encore plus de peine aux paroissiens que si l’église avait continué à vivre grâce à un organisme», évoque Sylvain Giraldeau. C’est le cas notamment de l’église Notre-Dame-des-Sept-Douleurs, qui abrite aujourd’hui un groupe scouts. Chez St.Mary’s La paroisse de la Bienheureuse Marie-Rose-Durocher s’est entendue avec l’église St.Mary’s, de la communauté anglophone, où les fidèles pourront dorénavant aller à la messe. Une messe d’accueil est d’ailleurs prévue le 29 octobre, à 11h. L’équipe de l’église Saint-Anastase pourra également s’installer dans l’annexe de l’église Saint-Maxime. D’ici là, l’équipe s’affaire à vider l’église Saint-Anastase. Les bancs d’église sont à vendre, tout comme une foule d’articles divers. L’autel, constitué de grosses pièces de marbre, a même trouvé preneur; un paroissien l’emmènera dans sa résidence des Cantons-de-l’Est. «Nous allons récupérer les vitraux; de très belles pièces triangulaires d’un mètre de côté, explique Sylvain Giraldeau. Nous souhaitons en faire un montage et l’installer dans l’annexe de l’église Saint-Maxime. Nous voulons montrer qu’un attachement à l’église Saint-Anastase subsistera.» La toile illustrant Marie-Rose Durocher, un prêt de la Congrégation des Sœurs des Saints-Noms-de-Jésus-et-de-Marie, sera aussi conservée. M. Giraldeau tient également à rassurer les fidèles que la paroisse peut compter sur l’appui du Diocèse dans ce moment difficile. «Les gens ont une soif spirituelle. Ce dépouillement-là [les fermetures des églises] peut être positif. Ça nous amène à nous transformer, soulève-t-il. Il faut s’adapter comme église. La paroisse la Bienheureuse va se poursuivre, mais autrement. Ca ne veut pas dire qu’il n’y a plus d’espérance.»