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DPJ: le nombre de signalements toujours en hausse

le vendredi 12 octobre 2018
Modifié à 16 h 10 min le 12 octobre 2018
Par Maryanne Dupuis

mdupuis@gravitemedia.com

BILAN. En 2017-2018, sur le territoire de la Montérégie, 13 626 signalements ont été enregistrés à la Direction de la protection de la jeunesse (DPJ), ce qui correspond à une hausse de 7% depuis le dernier bilan. Abus physiques, abandon, abus sexuels, mauvais traitements psychologiques, négligence; nombreuses sont les raisons de faire un signalement. Ce nombre représente une moyenne de 37 enfants signalés chaque jour par différents intervenants – employés d’organismes variés, policiers, enseignants, famille ou membres de la communauté. Des 13 626 signalements enregistrés au cours de la dernière année, 5438 ont été retenus pour évaluation, soit près de 40%. Parmi les cas retenus, ceux de négligence sont majoritaires (26,8%), suivis par les mauvais traitements psychologiques (22%) et les abus physiques (21,3%). Le travail des intervenants est de faire équipe avec les parents pour s’assurer de la sécurité et du bon développement des enfants. «La loi nous encourage le plus possible à garder l’enfant auprès de son parent, le premier responsable», explique la directrice de la protection de la jeunesse et directrice provinciale de la Montérégie Josée Morneau. Ainsi, le bilan révèle que plus de la moitié (60%) des enfants pris en charge par la DPJ sont restés dans leur milieu, que ce soit avec la famille ou un tiers significatif. De plus en plus de situations signalées Le nombre de signalements est en hausse depuis plusieurs années au Québec, et la Montérégie n’échappe pas à cette tendance. Selon les données, le nombre de signalements traités a augmenté de 19% sur le territoire depuis 2016. «Quand je vous dis qu’il y a une augmentation, c’est une bonne et une mauvaise nouvelle, précise Mme Morneau. C’est une bonne nouvelle parce que les gens signalent, donc ils se sentent préoccupés. C’est une moins bonne nouvelle parce que ça reflète aussi le fait qu’on a une jeunesse qui est en difficulté d’année en année.» Cette situation peut s’expliquer par plusieurs facteurs: augmentation de la population jeunesse sur le territoire, sensibilité plus accrue de la population, implication des partenaires, etc. «Différentes situations ont été médiatisées dans les dernières années et des séries télévisées, comme Fugueuse entre autres, ont eu l’effet de sensibiliser la population à sa responsabilité de faire un signalement lorsque nécessaire, renchérit la gestionnaire. On fait aussi beaucoup plus de sensibilisation auprès de nos partenaires. On va rencontrer les centres hospitaliers, les écoles, les CLSC et on sensibilise les intervenants de première ligne à l’importance de signaler les situations qui les préoccupent.» Ceux qui font la différence Chaque année, le bilan DPJ est réalisé sous un thème différent. En 2017-2018, il porte le titre «La cause des enfants tatouée sur le cœur» dans le but de rendre hommage aux intervenants. Ceux qui œuvrent en protection de la jeunesse travaillent majoritairement avec une clientèle non-volontaire et aux prises avec des problèmes multiples – maladie mentale, violence, toxicomanie, itinérance, pauvreté, etc. «Il y a des journées où l’inquiétude et l’anxiété sont au summum, alors on peut se demander pourquoi les intervenants qui ont un travail si difficile au quotidien décident de continuer, ajoute Mme Morneau. Je crois que ce sont des personnes passionnées, qui croient à la cause des enfants et au fait qu’ils ne devraient jamais, en aucun temps, avoir des blessures. C’est pour ça qu’ils avancent dans ce travail aussi délicat et difficile par moment.» À l’échelle provinciale Le nombre de signalements traités en 2017-2018 au Québec s’élève à 96 016, soit une moyenne de 263 situations signalées par jour. Il s’agit d’une hausse de 5,3% depuis l’année dernière. Parmi tous les signalements reçus, 38 945 ont été retenus pour évaluation.