Culture

Franck Michel, nouveau directeur du Théâtre de la Ville

le samedi 09 juin 2018
Modifié à 10 h 30 min le 09 juin 2018
Par Sarah Laou

slaou@gravitemedia.com

ENTREVUE. Passionné et connaisseur du milieu des arts, Franck Michel a accueilli la nouvelle de sa nomination à la tête du théâtre avec «une immense fierté et un grand accomplissement». Celui qui a toujours baigné dans le milieu des arts et de la multidisciplinarité s’est également fait un nom dans différents organismes de la région. Diplômé de l’UQAM après une spécialisation en arts et photographie, Franck Michel a occupé de nombreux postes dont celui de directeur de Culture Montérégie. «Tout mon parcours reflète la multidisciplinarité, exprime-t-il. J’étais artiste, mais le passage à la gestion dans le milieu artistique s’est fait naturellement et surtout par passion. On continue d’être créatif différemment et d’être en contact avec les artistes et les gens. On fait partie d’un même univers. J’ai dédié ma vie au développement culturel sous toutes ses formes. D’ailleurs, en tant qu’artiste, cela donne une plus grande sensibilité au métier et une meilleure compréhension.» Culture Montérégie «Quand je suis arrivé à Culture Montérégie, je suis arrivé dans un organisme en santé, tout comme le Théâtre de la Ville et qui jouit d’une belle notoriété, tout en étant bien ancré dans la communauté.» Il souligne que les coupures qu’a connu l’organismes en 2014 ont créé des effets bien réels et qu’il a fallu trouver des solutions. Et les défis demeurent nombreux. M. Michel estime que le milieu et le ministère doivent travailler fort pour changer les données quant au financement de la culture au Québec. «On est actuellement au bord du gouffre, n’hésite-t-il pas à dire. Il y a un sous-financement chronique du domaine des arts et s’il n’y a pas quelque chose qui est fait rapidement, je crains le pire. Le milieu s’est considérablement appauvri, les données sont alarmantes et la précarité est grandissante. Certains cumulent deux voire trois emplois. Il s’agit de défendre leurs droits. » Culture Montérégie les aide à se perfectionner et à déployer leur art. Franck Michel remarque néanmoins une amélioration des choses quant au travail avec les MRC et les municipalités. Il se réjouit de ce qu’ont accompli les CRE pour la culture régionale, croyant que c’était un véritable enjeu que de «rebâtir dans les rions». «À Longueuil, par exemple, la création du Conseil des arts, c’est une très importante reconnaissance de la culture. Il y a une véritable volonté de financer. C’est pourquoi je suis très fier d’intégrer le Théâtre de la Ville.» «Nous voyons de plus en plus les bienfaits de la culture dans la société, poursuit-il. Cela renforce la cohésion sociale, le mieux-être. Et il y a des actions concrètes dans ce sens.» Pas de virage à 180 degrés Franck Michel vante la solide réputation dont bénéficie le Théâtre de la Ville; un milieu avec une direction artistique forte et qui correspond à ses valeurs. Il n’entend pas imposer une vision diamétralement opposée à celle établie depuis plusieurs années au sein de l’institution de la Rive-Sud. «Il n’y aura pas de changement à 180 degrés. Ce n’est ni nécessaire, ni pertinent. On travaille dans la continuité et on s’adapte à la réalité. Mme Bilodeau et son équipe ont amené le Théâtre à un haut niveau de professionnalisme, d’excellence et de reconnaissance.» Il a passé déjà plusieurs semaines au sein de l’équipe; une période nécessaire de familiarisation avec le fonctionnement, la mission, l’équipe, les tâches, etc. Parmi les aspects qui lui tiennent à cœur, Franck Michel aimerait tenter de développer davantage le public sur le plan de la diversité culturelle, mais aussi chez le jeune public. Non pas en termes de nombre – le Théâtre ayant accueilli 14 000 la saison dernière – mais en apportant une diversité d’activités. De multiples moyens pour faire du Théâtre de la Ville un «vecteur d’émerveillement». (En collaboration avec Ali Dostie)