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Halte du coin: des services assurés jusqu’en mars

le lundi 19 octobre 2020
Modifié à 16 h 38 min le 19 octobre 2020
Par Ali Dostie

adostie@gravitemedia.com

La ressource pour personnes itinérantes La Halte du coin à Longueuil a obtenu le financement qui lui permettra d’offrir des services jusqu’au 31 mars, dont un montant de 600 000$ du CISSS de la Montérégie-Centre. «Ce 600 000$ confirmé vendredi nous permet de faire ouf!» a lancé la directrice générale de Macadam Sud Danielle Goulet, en conférence de presse le 19 octobre. Depuis août, le centre de jour temporaire érigé au début de la crise sanitaire en l’église Notre-Dame-de-Grâces, rue Bourrassa, héberge également des personnes itinérantes durant la nuit. La Halte du coin, une ressource disponible 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, est tenue à bout de bras par les organismes Macadam Sud, Le Repas du Passant et la Casa Bernard-Hubert. Les trois organismes ont multiplié les demandes de financement – 16 seront acheminées d’ici la fin de la semaine – afin que cette aide précieuse puisse encore être apportée aux personnes vulnérables. Ces 600 000$, «une réponse favorable du CISSS de la Montérégie-Centre à la lettre de Lionel Carmant, assurent la survie du projet jusqu’en mars», a exposé Nicholas Gildersleeve, directeur général de la Casa Bernard-Hubert. Des débuts du projet jusqu’à aujourd’hui, un peu plus de 1,2 M$ ont été confirmés, sans compter certaines demandes en voie d’être approuvées, notamment auprès de la Ville de Longueuil. Si La Halte du coin obtient des réponses favorables de la Fondation Grand Montréal, du ministère de la Sécurité publique et du ministre Carmant, notamment, ce sont près de 1,5 M$ que le projet pourrait se voir accorder d’ici mars prochain. Besoins criants «La Halte du Coin répond à un immense besoin pour les personnes en situation précaire ou d’itinérance et fonctionne à plein rendement depuis son ouverture», a mis de l’avant la directrice générale du Repas du Passant, Danielle LeBlanc. Entre le 11 août et le 8 septembre, 1 700 présences ont été recensées au centre de jour, 413 nuitées et 1 700 repas distribués. La capacité d’accueil du centre varie entre 15 et 25 places, notamment grâce à l’acquisition de lits supplémentaires. Les mesures sanitaires et de distanciation ne permettent cependant pas d’accroître cette capacité. Le centre reçoit les personnes qui n’ont pas de symptôme de COVID-19. «Nous sommes très rigoureux», a affirmé Mme LeBlanc. Deux lits demeurent disponibles au motel La Siesta, qui avait été transformé en refuge temporaire au printemps, pour les personnes en situation d’itinérance qui ont reçu un diagnostic de COVID-19. Les personnes qui franchissent le pas de La Halte du coin peuvent bénéficier de repas, d’un lit, de soutien psychologique et, grâce à un soutien d’Abri de la Rive-Sud, d’un accès à des douches et une buanderie. De l’accompagnement est offert pour diverses démarches, notamment visant la réinsertion sociale. Certains services de santé ont pu être dispensés par une infirmière praticienne, qui a dû quitter en raison d’un congé de maternité. La Halte du coin leur offre «un endroit sécuritaire où ils peuvent se déposer, accès à un accueil inconditionnel qui leur permet de retrouver une estime d’eux-mêmes et de rester dans la dignité», a soulevé Mme LeBlanc. Vers un projet pérenne? Aussi bonne soit la nouvelle que représente ce financement assuré pour les mois à venir, la pérennité du projet n’est actuellement pas garantie, s’inquiètent toutefois les organismes. À l’heure actuelle, la Casa Bernard-Hubert est fiduciaire du projet, mais «notre objectif est que La Halte du coin vole de ses propre ailes et on devra aller chercher du financement récurrent», a indiqué M. Gildersleeve. «Ça s’est mis en place avec la COVID, parce que l’itinérance était plus visible, mais elle a toujours été présente, a évoqué pour sa part la directrice de Macadam Sud Danielle Goulet, qui rappelle que ce type de refuge comble un «trou de service» laissé béant depuis des dizaines d’années. Surtout, l’enjeu est intrinsèquement lié à la crise du logement «sans pareil» en Montérégie, a-t-elle insisté. Améliorer l’accès au logement est ainsi l’une des clés pour lutter contre l’itinérance. «Oui, l’argent du fédéral s’en vient, mais quand est-ce qu’on va le voir? a poursuivi M. Gildersleeve. Les besoins sont criants au chapitre de l’itinérance, mais encore plus au chapitre du logement. C’est le message global qu’on aimerait lancer : on doit avoir accès à du logement […]. Tous les paliers doivent prendre leur responsabilité.»

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