Chroniques
Opinion

Il faut miser sur l’activité physique

le mardi 19 février 2019
Modifié à 5 h 13 min le 19 février 2019
Récemment, j’entendais Bernard Drainville s’insurger à la radio. «Le système de santé est plein à craquer, comment peut-on régler ce problème?, se demandait-il. Ça n’a plus de bon sens, il faut faire quelque chose!» Bon, peut-être pas exactement dans ces mots, mais c’était tout comme. J’ai ensuite entendu une panoplie de méthodes utilisées par les médecins et les infirmières, par leurs gestionnaires et par le ministère de la Santé pour tenter de désengorger les salles d’urgence. J’ai alors pensé à voix haute dans ma voiture: «Voyons, Bernard, ce n’est pas aux auditeurs à régler ce problème. Appelle-moi, je vais le régler ton problème!» N’ayant toujours pas eu de nouvelles de Bernard (!), je profite de cette tribune pour vous expliquer ce que je lui aurais proposé, moi, professionnel de la santé en kinésiologie. Au Québec, le temps d’attente dans les urgences est en moyenne de 13h42. Dans nos hôpitaux de la Montérégie, les salles d'urgences sont utilisées en moyenne à 126% de leur capacité. En 2017-2018, dans la province, 3 776 100 patients ont visité une salle d’urgence. Ça fait beaucoup de monde malade! Au lieu de tenter de gérer tout ce beau monde, pourquoi n’essaierait-on pas de faire diminuer ce nombre? Oui, oui! Vous avez bien entendu, diminuer le nombre de patients. À moindre coût, à part de ça! Parce que l’économie, c’est bien important, ç’a l'air! Je parle ici de prévenir au lieu de guérir. Et par prévention, je ne parle pas de faire des publicités à la télé et des affiches, mais bien de faire de la prévention par l’action. Plus précisément, par l’activité physique. Chaque année, selon l’Institut national de la santé publique du Québec (INSPQ), 30% des personnes de 65 ans et plus font une chute, résultant en 14 000 hospitalisations. En 2004, ces chutes ont coûté 370 M$ au Québec. Toujours selon l’INSPQ, les personnes âgées participant à un programme d’exercice physique réduisent de 30% le nombre de chutes. Simplement avec ça, ne venons-nous pas d’éviter 4200 hospitalisations, en plus de sauver par le fait même 110 M$? Et attendez, ce n’est rien comparé aux 584 000 personnes atteintes de maladies cardiovasculaires en moins, si on augmente leur niveau d’activité physique et change leur alimentation. Sans oublier les 1,52 G$ en dépenses excédentaires reliées à l’obésité que l’on économiserait en bougeant un peu plus. Et je vous épargne les nombreux bénéfices sur la santé mentale et la productivité au travail que la prévention en santé pourrait apporter au Québec. Ce n’est maintenant plus une option de prendre soin de sa santé; c’est une nécessité pour la société. Ça doit devenir une obligation! En plus, quand tu es en santé, ça ne te dérange pas trop de marcher 200 mètres pour prendre le transport en commun. Tiens, tiens, un autre sujet chaud du moment, l’environnement...! Alors Bernard, j’attends ton appel… tout à coup que M. Legault serait à l’écoute! David L. Ouellette Kinésiologue