Opinion
Santé
Tribune libre

Je veux communiquer !

le mercredi 23 octobre 2019
Modifié à 15 h 04 min le 22 octobre 2019

Je m’appelle Martin, j’ai 13 ans et je suis dysphasique. La dysphasie est un trouble primaire du langage. Il n’y a aucun médicament et on ne peut pas me guérir de ce trouble, mais je peux améliorer mon langage. Je suis dans une classe de communication à l’école Gérard-Filion. C’est une classe pour les jeunes dysphasiques. L’orthophoniste m’aide à développer mon langage. Le trouble de langage, pour moi, c’est un parcours difficile. C’est très difficile de communiquer avec les autres. Mes mots restent et se mélangent dans ma tête. Je veux tout dire et je ne peux pas le dire facilement. Je dois prendre beaucoup de temps à m’exprimer. Quand je parle, je me comprends, mais les autres ne comprennent pas, alors je dis plutôt «laisse tomber, rien…» C’est difficile de construire une phrase détaillée et d’expliquer en détails. Quand il faut que je raconte une histoire, j’ai de la difficulté à composer mes phrases, a trouver le mot exact. Ça peut être long pour formuler mes idées. Quand je parle, je fais beaucoup de pauses. Quand mes parents me donnent trop de consignes, je suis perdu alors je dois faire étape par étape. Lors de la réalisation d’une tâche, je la fais, mais c’est plus long, comme les résolutions de problème. Quand je ne comprends pas la matière en classe, je me décourage et je perds l’attention. Je mémorise mal les informations et je ne peux pas en garder un grand nombre. Pour moi, c’est difficile d’exprimer mes émotions, mes sentiments, mes idées, mes opinions. Je me demande pourquoi les autres ne me comprennent pas. Je me fâche et je suis gêné. Mais je suis fier de mes difficultés parce qu’elles me font travailler fort. Je suis né avec ce trouble. C’est un handicap invisible. Malgré mes difficultés, je suis travaillant et persévérant. Juste pour écrire ce texte, ça m’a beaucoup demandé. Merci à l’Association québécoise de la dysphasie Montérégie, dont je suis membre, de m’avoir donné cette chance et d’être là pour moi et mes parents.

Martin Ivanov