Actualités
Société

La Boite à lettres : quand le chemin vers l’autonomie passe par l’alphabétisation

le mardi 16 février 2021
Modifié à 17 h 42 min le 08 janvier 2021
Par Katherine Harvey-Pinard

kharvey-pinard@gravitemedia.com

Le seul groupe d’alphabétisation populaire à travailler exclusivement auprès des jeunes analphabètes dans la province est situé à Longueuil. La Boîte à lettres (BàL) offre aux jeunes de 16 à 25 ans d’apprendre la lecture et l’écriture autrement que par les méthodes traditionnelles scolaires. Plus précisément, la BàL est un «groupe d’alphabétisation populaire et d’intervention en prévention de l’analphabétisme», indique-t-elle sur son site Internet. Situé sur le boul. Sainte-Foy, l’organisme cherche à favoriser l’autonomie des participants dans leur vie, leur milieu et la société. La BàL rappelle que «de manière générale, les jeunes analphabètes sont issus de milieux défavorisés». «La culture familiale des milieux défavorisés diffère radicalement de celle de l’école. Il est donc très difficile pour ces jeunes de donner un sens à leurs apprentissages», écrit-on. L’organisme contribue donc à la transformation sociale «en s’attaquant aux inégalités vécues par des jeunes sous-scolarisés par la sensibilisation, l’intervention et la mobilisation». Pour ce faire, la Boîte à lettres s’appuie sur le concept d’appropriation de la lecture et de l’écriture (ALÉ). Ce dernier met en relation quatre composantes, soit une personne, des espaces socioculturels, des pratiques de lecture et d’écriture ainsi que des représentations de l’écrit. Les ateliers Selon l’Enquête internationale sur l’alphabétisation et les compétences des adultes menée en 2003, 36,1% des jeunes Québécois n’ont pas atteint le seuil critique d’alphabétisme pour fonctionner aisément en société, rapporte l’organisme. Dix ans plus tard, une enquête de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) dévoilait qu’au Québec, «une personne sur cinq, soit 19 % de la population, est susceptible de se retrouver dans une situation où elle éprouvera de grandes ou de très grandes difficultés à lire et à utiliser l’écrit», selon la Fondation  pour l’alphabétisation. La BàL propose donc une dizaine d’ateliers gratuits et pour tous les goûts. Entre autres, un atelier d’autobiographie propose au jeune d’écrire son récit de vie en lien avec la lecture et l’écriture. Les sportifs sont également servis avec l’atelier BÀLaizes, qui jumèle arts martiaux, écriture et discussions. Les jeunes peuvent aussi prendre part à un atelier de cuisine communautaire ou encore se joindre au comité de participants pour s’impliquer dans la société par le biais de sorties, d’actions sociales ou de campagnes d’autofinancement. C’est sans parler des projets spéciaux d’arts visuels, qui leur permettent de s’exprimer différemment. Volet prévention La BàL s’attèle également au quotidien et depuis 35 ans à prévenir l’analphabétisme chez les jeunes. Au fil des années, de nombreux jeunes sortent de l’école avec des difficultés «majeures» en termes de lecture et d’écriture, rappelle-t-elle. «Nous entreprenons différentes actions, que ce soit de l’intervention, de la recherche ou encore de la concertation dans le milieu», révèle-t-elle.