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Le conseil municipal de Brossard devrait statuer ce soir

le mardi 16 octobre 2018
Modifié à 15 h 30 min le 16 octobre 2018
Par Jonathan Tremblay

jtremblay@gravitemedia.com

Consommation de cannabis en public

Plusieurs villes se sont déjà prononcées à savoir si elles allaient autoriser ou non la consommation de marijuana dans leurs lieux publics. La Direction de santé publique de la Montérégie en recommande l’autorisation, comme la Loi le prévoit, alors que le nouveau gouvernement du Québec a réitéré son intention de l’interdire. Alors que les avis divergent, que décidera la Ville de Brossard? C’est à l’occasion de son assemblée de ce soir, 16 octobre, veille de la légalisation de la marijuana, que le conseil municipal devrait aborder la question, a indiqué au Courrier du Sud le directeur des communications de la Ville Alain Gauthier. La Santé publique souhaite le respect de la Loi Dans un communiqué émis le 25 septembre par le CISSS Montérégie-Centre, la Direction de santé publique de la Montérégie recommande de permettre la consommation de cannabis dans les lieux où l’usage du tabac est permis, tel que le prévoit la Loi. Selon la directrice de la Santé publique Dre Julie Loslier, plusieurs enjeux tels que l’exposition de la population à la fumée secondaire et l’équité sociale sont à considérer avant d’adopter des mesures plus restrictives que celles déjà prévues par la Loi. «S’il est interdit de consommer dans les lieux publics extérieurs, les fumeurs consommeront à l’intérieur, exposant leur entourage à la fumée secondaire de cannabis, affirme la directrice. Tout comme la fumée de tabac, la fumée de cannabis dans les lieux intérieurs est susceptible d’avoir des impacts sur la santé, particulièrement celle des enfants.» La Dre Loslier fait également mention des propriétaires d’immeubles locatifs qui pourraient interdire la consommation dans leurs logements. «Ce faisant, seuls les propriétaires de résidence pourraient consommer sans se retrouver dans l’illégalité, poursuit-elle. Plus grands consommateurs, les jeunes adultes, étant moins souvent propriétaires, auront moins accès à un lieu légal pour fumer, ce qui représente un enjeu d’équité.» Elle rappelle par le fait même qu'un des buts de la légalisation est de diminuer la judiciarisation excessive. La CAQ réitère sa promesse Deux jours après les élections provinciales, le député de Borduas Simon Jolin-Barrette, agissant comme porte-parole de la Coalition avenir Québec, a réaffirmé que le nouveau gouvernement entend interdire «dès que ce sera possible de le faire» la consommation de cannabis dans tous les lieux publics de la province. Le gouvernement de François Legault prévoit également hausser l’âge légal de consommation à 21 ans et s’assurera que les boutiques de la Société québécoise du cannabis (SQDC) ne se trouvent pas près des écoles. Le pouvoir aux villes Contactée par le journal, l’Union des municipalités du Québec a indiqué qu’elle souhaite que le pouvoir reste dans les mains des villes. «Il appartient aux municipalités de définir la réglementation la plus appropriée pour leur territoire, en tenant compte des enjeux de santé publique, de sécurité, de cohabitation et des caractéristiques de leur population, a souligné par courriel l’UMQ. Les municipalités ont fait leurs devoirs et ont pris soin de répondre aux attentes et aux préoccupations de leur population, entre autres par des consultations publiques dans plusieurs cas.» L’UMQ précise que les municipalités ne sont pas tenues de modifier leur règlement sur la paix et le bon ordre pour interdire la consommation de cannabis dans les lieux publics, mais qu’elles peuvent le faire si elles le souhaitent. Longueuil le permettra Le cabinet de la mairesse Sylvie Parent a indiqué à TVRS qu’il se collait à l’approche proposée initialement par Québec, de permettre la consommation dans les endroits publics, sauf là où il est déjà interdit de fumer, tels qu’à proximité des parcs, des aires de jeux pour enfants et des installations sportives. «On trouve que la proposition de Québec est juste et équilibrée, alors on s’en remet à ça», expliquait l’ex-attachée de presse de la mairesse Alexandra Bélisle. «Cette décision cadre bien davantage avec la position des directions de santé publiques», nous a par la suite souligné l’agente d’information de santé publique Chantal Vallée. Par contre, Longueuil a spécifié qu’elle pourrait interdire la consommation de cannabis lors d’événements. Saint-Lambert l’interdit Le 17 septembre, le conseil municipal de Saint-Lambert a adopté un règlement interdisant de consommer, posséder, distribuer ou vendre du cannabis dans un parc. «Tout comme il est le cas actuellement pour l’alcool, a confirmé la chef de la division des communications Catherine Langevin. Les modifications réglementaires n’interdisent pas la consommation de cannabis dans les rues. Le conseil n’a pas choisi cette avenue, car l’application d’un tel règlement par le Service de police est difficile et la loi provinciale est considérée comme étant suffisamment restrictive.» Bon à savoir • L’âge légal pour acheter, posséder ou consommer du cannabis au Québec est 18 ans, comme pour l’alcool et les produits du tabac. Le nouveau gouvernement de François Legault entend cependant repousser ce minimum à 21 ans.
  • Au Québec, seule la Société québécoise du cannabis, qui compte une succursale au 9575, rue Ignace, à Brossard, esr autorisée à faire le commerce du cannabis.
  • Un timbre d’accise est affiché sur le produit légal.
  • Conduire avec les facultés affaiblies par le cannabis est une infraction criminelle grave.
  • Il est illégal de franchir la frontière canadienne avec du cannabis.
Source: Gouvernement du Canada Rens.: canada.ca/le-cannabis Un joint historique Se procurer et consommer du cannabis à des fins récréatives sera légal dès demain, partout au Canada. Comme il l’avait promis, le gouvernement libéral de Justin Trudeau a adopté une loi à cet effet. Son objectif principal est de soustraire le lucratif marché du «pot» des mains des criminels. La Loi sur le cannabis vise aussi à assurer la qualité du produit et à encadrer sa consommation. (M.T.)