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Le Réseau express métropolitain sur la bonne voie

le mercredi 02 mai 2018
Modifié à 9 h 13 min le 02 mai 2018
TRANSPORT. Les travaux du Réseau express métropolitain (REM) ont été lancés le 12 avril avec la première pelletée de terre dans le quartier Griffintown, à Montréal, presque deux ans jour pour jour après la première présentation du projet, le 22 avril 2016. «Le REM est non seulement un projet structurant pour la région métropolitaine de Montréal, il est à l'image du Québec dont nous rêvons: moderne, performant, équitable, durable et mobile, a mentionné le premier ministre du Québec Philippe Couillard. Bientôt, les déplacements sur la Rive-Sud, la Rive-Nord et dans l'ouest de Montréal seront grandement facilités, notamment pour accéder à l'aéroport, ce qui contribuera à améliorer la qualité de vie de la population.» «Les investissements dans les infrastructures créent des emplois, soutiennent la croissance économique et contribuent à la prospérité à long terme du Canada, a pour sa part déclaré le ministre des transports Marc Garneau. Notre gouvernement comprend l'importance du transport en commun et est fier d'appuyer ce projet qui facilitera les déplacements des résidents du Grand Montréal.» Voitures fabriquées en Inde Cette pelletée de terre marquait également la signature des contrats avec les consortiums responsables de la construction du REM, soit les groupes NouvLR responsable des infrastructures et Partenaires pour la mobilité des Montréalais (PMM) en charge du matériel roulant. De nouveaux détails du projet ont également été dévoilés par la CDPQ. Alstom Canada – l’un des principaux membres du groupe PMM, sélectionné au terme de l’appel d’offre – a dévoilé que les 212 voitures du REM seront construites en Inde, confirmant ce que plusieurs redoutaient lorsque la Caisse a annoncé en février qu’elle n’imposerait pas de seuil de contenu canadien pour le contrat. Les partis d’opposition à Québec ont notamment déploré le fait que les trains ne soient pas construits au Québec, à l'usine d'Alstom de Sorel-Tracy. L’entreprise précise toutefois que les deux tiers du contrat de l'ensemble des dépenses prévues, évaluées à environ 2,8 G$, seront réalisés au Québec. Selon les estimations avancées par la Caisse, la construction des trains ne représente qu’environ 10% du budget total du REM, soit 280 M$. Entre 75 à 80% des investissements seront consacrés à la construction du réseau et des stations. Entente de gestion «Dans un souci de transparence», l’entente de gestion et de réalisation ainsi que l’entente d’intégration du REM ont été rendu publiques le 23 avril. L'entente de gestion et de réalisation vise la mise en place des conditions nécessaires pour une réalisation rapide du projet, assure la prévisibilité à long terme du financement et de la gestion du REM et définit les rôles de chacun des partenaires dans la réalisation et la gestion du projet. Société en commandite créée par CDPQ Infra, Projetco est responsable de la réalisation et de la gestion du REM et assumera tous les risques liés à la construction et l'exploitation du projet, incluant les risques de la conception et de la construction; le risque d'exploitation, incluant l'achalandage; et le risque relatif au prix d'acquisition des biens fonciers requis. De son côté, le gouvernement du Québec assumera les risques liés à la livraison des biens fonciers, incluant la livraison des permis environnementaux aux conditions arrêtées. L'Autorité régionale de transport métropolitain (ARTM) sera chargée de la planification et devra favoriser l'intégration du REM avec les différents modes de transport et augmenter l'efficacité des corridors. Revente après 5 ans L’entente stipule également que la Caisse pourrait céder l’exploitation du REM cinq ans seulement après la date de sa mise en service commerciale en 2023. Projetco devrait donc gérer l’ensemble du réseau au moins jusqu’en 2028. À partir de 2028, la Caisse pourrait toutefois annoncer son intention de cesser son exploitation du REM, dans l’éventualité par exemple qu’une des lignes ne serait pas assez rentable. Le gouvernement québécois se retrouverait alors devant deux options: permettre la fermeture de la ligne ou acheter l’ensemble des actifs du REM à leur «juste valeur marchande». Malgré cette option, le président et chef de la direction de CPDQ Infra Macky Tall mentionne que la revente n’est pas dans les plans de l’organisation pour l’instant, soulignant au passage qu’il s’agissait-là «de clauses standards que l’on retrouve habituellement dans ce type de projet». M. Tall précise également qu’une clause de l’entente garantit au gouvernement du Québec l’option d’acheter le REM 50 ans après sa mise en service. Une facture de 11 G$ pour les villes Les ententes stipulent que l’ARTM devra verser un tarif de 0,72$ par passager/km à la Caisse à partir de la mise en service du premier segment du REM, prévue en 2021. Ce tarif sera revu chaque année à partir de 2022 afin de tenir compte notamment de l’impact de l’inflation (ou de la déflation) des coûts des intrants. [caption id="attachment_49729" align="alignnone" width="521"] Avec ses 67 km et ses 26 stations, le REM reliera, la Rive-Sud, la couronne Nord, ainsi que l’aéroport Pierre-Elliot-Trudeau au centre-ville de Montréal.[/caption] Un mécanisme de plafonnement des contributions permettra de limiter les coûts que devront assumer les municipalités de la région métropolitaine. Les contribuables pourraient donc payer près de 11,4 G$ sur 20 ans à la Caisse pour la mise en service du REM. La facture totale dépendra de l’achalandage ainsi que du mécanisme d’indexation du tarif. Les tarifs payés par les usagers du REM devraient couvrir le tiers des coûts, tandis que la portion restante devrait revenir au gouvernement du Québec (85%) et aux municipalités (15%). Les coûts de construction du projet, maintenant estimés à 6,3 G$, seront assurés par la Caisse, qui paiera la moitié de ce montant, tandis que les gouvernements provincial et le fédéral se partageront le reste de la facture à parts égales. Avec ses 67 km et ses 26 stations, le REM reliera, la Rive-Sud, la couronne Nord, ainsi que l’aéroport Pierre-Elliot-Trudeau au centre-ville de Montréal. Les premiers usagers devraient y montrer dès l'été 2021. Travaux et perturbation Alors que les travaux de construction du REM ont débutés cette fin de semaine, des perturbations sont à prévoir sur la Rive-Sud au cours des prochains mois. Au cours des deux premières années, les travaux se concentreront principalement au centre de l’autoroute 10, pour la construction des futures stations Panama et Du Quartier. Des travaux sont aussi prévus pour les accès à la station terminale Rive-Sud. Dans le secteur situé entre les futures stations Panama et Du Quartier, les voies de l’autoroute 10 seront reconfigurées afin de permettre l’installation de piles pour la future structure ferroviaire du REM, au centre de l’artère routière. Deux voies par direction seront maintenues en tout temps durant les travaux. De nouvelles bretelles et voies réservées aux autobus seront construites en bordure de l’autoroute 10 afin d’assurer une liaison efficace entre les terminus Panama et Chevrier, puis le pont Champlain. La construction de ces bretelles s’amorcera au cours de l’année, pour une mise en service en 2019. La reconfiguration des accès routiers et de ces voies réservées sera arrimée aux interventions des différents partenaires, ainsi qu’aux travaux déjà en cours pour la construction du pont Champlain. Dès la mise en service du nouveau pont, les autobus de la Rive-Sud utiliseront les voies d’accotement de chacun des tabliers latéraux comme voies réservées pour permettre l’installation des futurs rails du REM sur le tablier central.