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Les citoyens en ont-ils pour leur argent ?

le mercredi 20 mai 2015
Modifié à 0 h 00 min le 20 mai 2015

L’Observatoire de la culture et des communications du Québec publiait la semaine dernière les plus récentes données des dépenses en culture des municipalités, soit celles de l’année 2013. On peut facilement tirer un constat encourageant pour la culture en Montérégie, puisqu’au cours des quatre dernières années, les investissements en culture consentis par les municipalités, afin d’offrir des services culturels de proximité aux citoyens, ne cessent de croître. En 2013, ces investissements totalisaient, pour la région, un peu plus de 90,4 M$.

Pour comprendre ce que représente ce montant, il faut se rappeler que la Montérégie compte 177 municipalités, deux réserves indiennes et 1 434 412 habitants. Ce qui la place au 2e rang, tout de suite après la région de Montréal, dans le palmarès des régions les plus populeuses et dont les investissements municipaux en culture sont les plus importants.

Toutefois, il est particulièrement intéressant de diviser l’ensemble de ces dépenses par le nombre d’habitants. D’autant plus que l’on estime que 84% des dépenses en culture des municipalités sont payés par les impôts fonciers et les taxes municipales. La Montérégie, fière deuxième en matière de dépenses absolues, se trouve au 8e rang lorsque l’investissement est calculé par personne, avec 60,97$/habitant.

Où va cet argent?

À l’échelle du Québec, le paiement des salaires et avantages sociaux représente 45% des dépenses assumées par les municipalités en matière de culture; les achats de biens et services, 17%; l’entretien des immeubles, 10%; les subventions octroyées, 15%; et les cachets d’artistes et honoraires, 8%. Ces pourcentages peuvent varier selon la taille des municipalités, mais l’ordre d’importance demeure le même.

En termes de services à la population, ça veut dire quoi concrètement? Pour la grande majorité des villes montérégiennes, les bibliothèques se trouvent en tête et représentent entre 50 et 58% des dépenses. Viennent au second rang des activités artistiques diversifiées (arts visuels, métiers d'art, arts de la scène…), puis au 3e rang, les festivals et événements culturels. Le loisir culturel, le patrimoine et l’art public se partagent les deux places suivantes, alors que la conservation d’archives historiques arrive dernière.

De nombreux efforts ont été déployés, depuis l’adoption de la politique culturelle du Québec en 1992, pour encourager les municipalités à considérer la culture comme étant un service de premier ordre à offrir aux citoyens. Espérons qu’elles poursuivront leurs engagements envers la culture, et ce, malgré les restrictions budgétaires qui les assaillent. Il serait bête de tout perdre, alors que la culture ne représente que 4,7% de leurs dépenses de fonctionnement.

L'auteur, Dominic Trudel, est directeur général du Conseil montérégien de la culture et des communications (CMCC).