Actualités

Les garderies en milieu familial en colère contre le projet de loi 1 

le lundi 15 novembre 2021
Modifié à 0 h 00 min le 16 novembre 2021
Par Lilian Largier, Initiative de journalisme local

redactioncd@gravitemedia.com

Les responsables de services de garderie en milieu familial souhaitent conserver leur autonomie et s’opposent au projet de loi du ministre de la Famille Mathieu Lacombe. (Photo : Gracieuseté – Sylvain Fafard – Azur photographie)

Le projet de loi qui vise à combler les 51 000 places manquantes en garderie au Québec a été déposé à l’Assemblée nationale le 21 octobre. Il contraindra les responsables de services de garde en milieu familial non subventionnées, appelées aussi «personnes non reconnues par le ministère de la Famille (PNR)», à obtenir une accréditation par un bureau coordonnateur et à être rattachées au guichet Place 0-5.

Selon la présidente de l’Association québécoise des milieux familiaux éducatifs privés (AQMFEP), Sophy Forget Bélec, «54% des PNR viennent du réseau subventionné qu’elles avaient quitté. Et 95% d’entre elles seraient prêtes à passer un permis et subir des contrôles inopinés, mais directement auprès du ministère de la Famille.»

Chantal Legris, PNR dans l’arr. de Saint-Hubert, n’est pas du même avis.

«J’ai débuté dans les centres de la petite enfance, j’ai à cœur mon métier. Mais si le projet de loi passe, je vais fermer mon service de garde. Nous ne voulons pas être gérées par des bureaux coordonnateurs et leurs règles parfois extrêmes : interdiction de poser le savon à vaisselle sur le comptoir, fermeture de toutes les portes à l’étage, des inspections de zones hors garderie, etc.»

Les PNR tiennent à leur autonomie. «Le rattachement au guichet 0-5, c’est la fin de notre indépendance avec l’obligation d’accepter la tranche d’âge unique des 0 à 5 ans, de prendre des enfants sans tenir compte des affinités, d’une limite à 10 heures facturables par jour et des assurances obligatoires coûteuses», poursuit Mme Legris.

Les membres de l’AQMFEP manifesteront devant l’Assemblée nationale le 20 novembre.