Culture

Les personnages sans masque d'Émile Proulx-Cloutier

le mercredi 06 mai 2015
Modifié à 0 h 00 min le 06 mai 2015
Par Ali Dostie

adostie@gravitemedia.com

CHANSONS. Un an et demi après le début de la tournée Aimer les monstres, Émile Proulx-Cloutier a atteint un «second souffle», comme un joggeur. Poussé par cette nouvelle énergie créatrice, il débarque Théâtre de la Ville, les 7 et 8 mai.

«Les changements ne sont pas tant dans ce que je fais, mais plutôt dans la cohésion. On arrive à bien semer ensemble sur scène. Il y a une grande énergie qui arrive, qui n'était pas là au début», témoigne le comédien-chanteur.

Résultat? C'est dans les moments où «on ne pense plus à ce qu'on fait» que surviennent les «trouvailles», que les musiciens surprennent le chanteur, et vice-versa. «Tout ne se trouve pas en répétition», fait part Émile Proulx-Cloutier.

Les surprises ne se produisent pas que sur scène, mais aussi dans la salle, puisque le chanteur livre sept chansons inédites au cours du spectacle, en plus des pièces de son premier album.

Ces découvertes sont là pour «tracer un bon sourire aux lèvres des gens», affirme l'artiste, souhaitant offrir aussi quelque chose de plus «rigolo», les thèmes de son album étant plus dramatiques.

Tous les personnages à la fois

Donner la parole à des personnages dans ses chansons n'est pas le fruit du hasard, selon Émile Proulx-Cloutier, car la fiction permet d'aller plus loin, de «résonner» de façon plus forte. Les personnages touchent les gens, tout en révélant le chanteur lui-même.

«Je ne me sentirais pas à l'aise de plonger dans mon journal intime. Mais je n'ai pas l'impression non plus de me cacher ou de me maquiller derrière des personnages», nuance-t-il.

L'artiste multidisciplinaire admet aussi que le réalisateur de formation n'est jamais bien loin de ses œuvres. Il souhaite créer des films dans la tête de ceux qui écoutent ses pièces, une dimension qui prend toute son ampleur dans le spectacle: «le spectre émotif y est encore plus grand, à la fois plus drôle et plus tragique».