Longueuil : le nouveau président rappelle les règles du décorum

Le conseiller Alvaro Cueto a été désigné président du conseil de Longueuil lors de la séance du 16 avril. M. Cueto, qui a déjà occupé ce poste, succède ainsi à la conseillère Reine Bombo-Allara qui occupait cette fonction depuis le 23 novembre 2021. 

Le premier acte de M. Cueto a été de rappeler à tous, citoyens et élus, le décorum à respecter lors des séances du conseil, particulièrement lors de la période de questions du public.

Les choses ont déraillé lors de la période de questions de la séance du 19 mars dernier quand certains citoyens préoccupés par le dossier des cerfs du parc Michel-Chartrand n’ont pas respecté les règles en vigueur après s’être inscrits pour poser des questions concernant supposément d’autres sujets.

M. Cueto a rappelé que la période de questions n’était pas l’endroit pour faire des discours ou émettre des opinions personnelles envers des élus ou des employés de la Ville. Il a ajouté que des amendes pouvant aller jusqu’à 1000$ pouvaient être imposées en cas de non-respect.

Période de questions
Durant la période de questions qui s’est déroulée plus rondement qu’à l’habitude, trois personnes impliquées dans le dossier des cerfs ont réitéré le fait que leur groupe était pacifique et que la personne interpellée par les policiers lors de la dernière séance n’en faisait pas partie.

À quelques reprises, M. Cueto a demandé aux personnes au micro d’abréger leur mise en situation et de poser leur question. 

L’un des citoyens, René Grignon, qui a demandé, entre autres, si des personnes de Longueuil avaient été arrêtées pour des menaces à l’endroit de la mairesse Fournier, a été prévenu à plusieurs reprises de cesser de glisser des allusions potentielles dans ses commentaires.  

«Est-ce vrai que le 23 novembre 2020 lors d’une tentative d’abattage, les cerfs ont traversé les boulevard en panique causant des accidents routiers? Le plan de la Ville a dérapé. Je dis ça pour vous aider. S’ils sortent encore, blessés par arbalète, des photos seront diffusées sur les réseaux. Vous n’avez pas peur que ça ternisse l’image de notre ville?» de poursuivre M. Grignon.

Il a demandé aussi pourquoi la chasse à l’arbalète a été la solution privilégiée, alors que d’autres méthodes léthales ont été employées à Boucherville et Saint-Bruno.

«Ce n’est pas un tribunal ici. Ce n’est pas l’endroit pour émettre des commentaires», de lancer M. Cueto.

En conclusion, M. Grignon a demandé quelle sera la marche à suivre pour les prochains six mois.

Décision prise
La mairesse Catherine Fournier a remercié les citoyens pour leurs interventions. «C’est important d’avoir ces échanges dans le respect.»

Bien qu’elle dise comprendre toute l’émotivité entourant le dossier des cerfs, elle a rappelé que le rétablissement de l’équilibre écologique du parc Michel-Chartrand était ce qui guidait la Ville dans ses décisions. «On a répondu à un grand nombre de questions depuis plus de deux ans. On a fait le tour», d’ajouter la mairesse.

«On doit prendre des décisions pas toujours faciles, de rappeler Mme Fournier. Une solution a été retenue par les experts, celle de la chasse contrôlée. Les villes étaient en attente des résultats des poursuites contre la Ville de Longueuil pour procéder à leur propre plan de la gestion des cerfs.»

Mme Fournier a fait état des opérations de la SÉPAQ à Boucherville et Saint-Bruno où plusieurs centaines de cerfs ont été abattus. 

À Longueuil, «l’état du parc s’est dégradé. L’opération est prévue dans six mois. La décision est maintenue et l’opération aura lieu cet automne», de conclure la mairesse.

De son côté, le leader de la majorité, Jonathan Tabarah, est revenu sur les propos de M. Grignon en soulignant qu’il n’y avait jamais eu d’opération de chasse ouverte au parc Michel-Chartrand. 

«Un contracteur avait installé des cages pour capturer des cerfs. Les cages ont été vandalisées. Est-ce que lors de l’installation de ces cages, des cerfs ont quitté le parc? Je n’y étais pas, mais c’est possible. À tous les soirs, des cerfs sortent du parc. Et quinze fois par année, ça cause des accidents», de signaler M. Tabarah.

À la fin de la soirée, le chef de l’opposition, Jacques Lemire, qui a lui-même été rappelé à l’ordre à la suite de certains commentaires ou allusions, a qualifié la performance du nouveau président «d’assez raide».