Culture

Paul Piché, 40 printemps et ses invités: Une rétrospective conjuguée au présent

le samedi 01 décembre 2018
Modifié à 9 h 45 min le 01 décembre 2018
Par Ali Dostie

adostie@gravitemedia.com

CHANSON. 40 printemps de Paul Piché ne s’annonçait pas pour devenir une tournée. Une grande fête au Centre Bell en mars, puis au Centre Vidéotron de Québec, auxquelles s’ajoutaient quelques festivals. 40 printemps avec invités s’est plutôt transformé en une longue série de spectacles, tant la demande était grande. À la représentation au Théâtre de la Ville el 7 décembre, Yann Perreau et Ingrid St-Pierre l'accompagnera le temps d'une ou deux chansons. Ce partage de la scène avec des artistes de différentes générations se veut une façon de s’inscrire dans la continuité, et non un simple retour dans le passé que pourrait commander une rétrospective de quatre décennies de carrière. «On va célébrer avec tous ceux qui sont venus après, tout ceux qui ont émergé, avec leur bagage d’aujourd’hui. Et ces artistes ont une filiation avec moi, avec ma gang d’artistes de l’époque. Ça rend tout ça extrêmement joyeux, se réjouit-il. C’est l’fun de voir ces artistes chanter mes chansons.» «C’est aussi une rencontre avec le public. J’ai souvent l’impression que le public ne vient pas juste nous voir; il vient se voir, les gens se rencontrent», remarque Paul Piché. Les classiques, et autres Bien sûr, le public peut s’attendre à entendre toutes ses «bonnes vieilles chansons» comme Heureux d’un printemps, L’escalier, Y’a pas grand-chose dans le ciel à soir ou encore Car je t’aime, assure le chanteur. Mais il s’amuse aussi à intégrer des œuvres moins connues de son répertoire (Les ruisseauxArrêtez). Il tente même une chanson «totalement inconnue»; une récente création qui n’a pas encore été endisquée. «Les chansons sont faites pour être entendues. Alors celles qui ont du succès nous rendent fiers, c’est sûr, mais j’aime en faire de moins connues aussi. Je me sens tellement privilégié de pouvoir encore chanter, de faire une tournée avec des artistes d’aujourd’hui.» Non seulement il chante, mais il écrit toujours. Il est d’ailleurs actuellement plongé dans une période d’écriture. Le nouvel album est la prochaine étape, pour «bientôt». «Mais le mot bientôt est assez relatif! laisse-t-il entendre. Je n’ai aucune idée du temps que ça me prendra.» Engagé, toujours Dès ses débuts dans les années 1970, Paul Piché se faisait dire que la chanson engagée était dépassée. Une accusation qui visait plus souvent qu’autrement les revendications indépendantistes. «C’est un des arguments de la droite ou des fédéralistes, de dire que c’est une vieille bataille. Je l’ai entendu, pas juste de la part de politiciens, mais d’un certain milieu artistique. Et on était juste à l’époque de Beau Dommage et Harmonium!, lance-t-il. En réalité, oui, c’est une vieille bataille, mais elle existe toujours.» Nombreuses de ses chansons trouvent encore écho aujourd’hui. En cette période où le discours nationaliste peut être taxé de racisme, Voilà ce que nous voulons, dans laquelle il définit ce qu’est – et n’est pas – la volonté d’indépendance du Québec, lui parle encore. «Il y a des chansons qu’on aimerait qu’elles soient “passé date”, mais qui restent d’actualité, des chansons qui montrent clairement où se situe le cœur de cet élan du peuple québécois de vouloir se décider par lui-même», exprime-t-il. «Au Québec, on a voulu opposer cette volonté d’affirmation à l’ouverture, mais c’est un nationalisme lié au progrès social, à l’ouverture sur le monde. C’est une ouverture que de vouloir être au monde.»

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