Communauté

Se donner une deuxième chance Au Second Lieu

le samedi 18 août 2018
Modifié à 5 h 55 min le 18 août 2018
Par Jonathan Tremblay

jtremblay@gravitemedia.com

Dans une salle à manger intime aux airs de casse-croûte discutent une vingtaine d’individus. Certains jouent et d’autres attendent d’offrir leur aide pour la banque alimentaire hebdomadaire, une ressource mise en branle par et pour les membres. «Nous accueillons des gens qui vivent ou qui ont vécu des problèmes de santé mentale», explique la directrice de l’organisme Au Second Lieu Louise Blais. L’objectif est entre autres de briser l’isolement, d’informer, de référer et d’outiller ces personnes. Sans jugement Les gens qui en ressentent le besoin peuvent se rendre Au Second Lieu pour prendre un café, jaser et dîner avec des amis, faire de la cuisine et d’autres activités. La philosophie alternative de l’organisme prône le cheminement de l’individu à son rythme. «Les gens viennent sur une base volontaire. Le premier pas est le plus difficile à faire. Ça peut prendre six mois entre un premier appel et une rencontre», révèle Louise Blais. En 2017-2018, 74 personnes ont pris un rendez-vous d’accueil pour devenir membres. De ces personnes, 77% ont assisté à leur première rencontre et 22 sont devenues membres. Un programme de rétablissement avec des ateliers de cheminement personnel et des apprentissages pour établir ses limites personnelles, apprendre à dire non et exprimer ses émotions sont offerts aux membres.
«Des fois, les gens nous disent que nous sommes leur premier lieu!» - Louise Blais
«On les accompagne à leur rythme. Le tout, sans jugement, insiste la directrice. On remarque que les gens s’ouvrent plus facilement ici. Ce n’est pas facile de parler de problèmes de santé mentale.» Pas de diagnostic Au Second Lieu, personne n’est traité comme un patient et personne ne se préoccupe du diagnostic, ce qui constitue la base même d’une ressource alternative. «Le diagnostic, on laisse ça au réseau de la santé. On ne pose pas la question. Lorsque quelqu’un vient ici, on présume qu’il a besoin de notre aide», soutient la directrice. Les professionnels qui travaillent Au Second Lieu ne sont pas psychologues, ni psychiatres. Il s’agit de travailleurs et d’intervenants sociaux. «On fait du ponctuel, pas du suivi thérapeutique. Aujourd’hui, on t’aide selon le besoin, assure Louise Blais. Certains viennent ici juste pour les activités. On donne aussi beaucoup de références.» Tendre vers les thérapies de nouvelle génération (zoothérapie, dramathérapie, etc.) et les faire connaître, telle est la mission que s’est donnée la directrice dès son entrée en poste, il y a sept ans. Attirer les jeunes Comme tout organisme à but non lucratif, Au Second Lieu compte comme défi l’obtention de ressources monétaires, mais également l’ambition de rejoindre et de répondre davantage aux besoins des membres potentiels de 18 à 35 ans. «Nous travaillons fort à mieux les recevoir, à offrir une place aux jeunes et répondre à leurs "vrais besoins de jeunes"», confie Louise Blais. Pour l’instant, la moyenne d’âge des membres tourne autour de 50 ans. La clientèle est composée à environ 85% de gens bénéficiant de l’aide sociale. En bref Nom: Au Second Lieu Adresse: 3200, boul. Grande-Allée, Saint-Hubert Année de fondation: 1990 Nombre de membres: environ 180 Nombre d’employés: 6 Coût de la carte de membre: 7$ par année Site Web: www.secondlieu.org Courriel: info@secondlieu.org