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Une formation pour sensibiliser les hockeyeurs à l’arbitrage

le mardi 09 avril 2019
Modifié à 9 h 13 min le 09 avril 2019
Par Katherine Harvey-Pinard

kharvey-pinard@gravitemedia.com

INITIATIVE. Les comportements agressifs de parents, de joueurs et d’entraîneurs auprès des arbitres sont fréquents dans les arénas du Québec. Afin de sensibiliser et d’intéresser les jeunes hockeyeurs à ce métier, l’ancien officiel de la Ligue nationale de hockey (LNH) Stéphane Auger et Hockey Québec ont mis sur pied une formation d’arbitrage s’adressant aux joueurs. Ceux de l’Impact du collège Durocher sont parmi les premiers à en avoir bénéficié. Ce nouveau programme n’en est encore qu’à ses balbutiements. Il est né d’un «café qui a mal passé un matin», se souvient Stéphane Auger. «J’étais à mon bureau et j’ai su qu’un jeune de 15 ans, en Outaouais, avait attaqué un arbitre à coups de bâton dans le cou, poursuit-il. Je me suis dit: quessé ça? Comment on peut gérer ça?» L’Impact du collège Durocher et Ulysse Académie sont les deux premiers programmes de hockey à avoir reçu la formation, qui inclut une portion théorique et une portion pratique. Cette initiative vise différents objectifs. «On perd beaucoup de jeunes arbitres chaque année; on aimerait bonifier notre bassin d’arbitres», explique le conférencier. «Ensuite, on voit ce qui se passe dans les estrades avec les parents, ajoute-t-il. On se dit que si on commence à initier les jeunes en bas âge, on va former des meilleurs joueurs de hockey, qui vont connaître les règlements et savoir que ce n’est pas si facile que ça, être arbitre.»
«Dans 20 ans, quand ils seront parents, ils auront déjà touché à l’arbitrage, donc, peut-être que ça va régler une partie de l’abus verbal.» - Stéphane Auger
L’objectif ultime est d’implanter graduellement le programme à la grandeur de la province. «Le but, c’est que tous les joueurs bantam du Québec suivent la formation, affirme M. Auger. Tu n’auras pas le choix, comme joueur de hockey, de passer par là, de comprendre les règlements.» Réceptifs Les joueurs U14 du collège Durocher ont pris part à la portion théorique de la formation le 29 mars et à la portion pratique le 1er avril. Ils étaient réceptifs, selon Stéphane Auger. «Dans mon temps, on prenait le livre des règlements, on passait à travers pendant une fin de semaine et on faisait de la glace, se souvient-il. Aujourd’hui, il faut trouver une autre façon de les intéresser.» «Je suis allé chercher des vidéos de hockey professionnel et je raconte des anecdotes, donc, ça intéresse les petits gars qui suivent beaucoup le hockey.» Lors de la séance sur glace, les jeunes arbitraient chacun leur tour un match amical des joueurs de l’Impact U12. «Ils ont vu que ça bouge vite, relate celui qui a officié quelque 800 matchs dans la Ligue nationale de hockey. Est-ce que je me place ici? Est-ce que je lève le bras? Ça rend l’exercice un peu plus le funÊtre un bon arbitre Le nombre d’arbitres, que ce soit sur la Rive-Sud ou ailleurs au Québec, a connu une importante baisse au cours des dernières années. C’est que les jeunes d’aujourd’hui ont beaucoup d’options, explique Stéphane Auger. «Quand j’étais jeune, on jouait au hockey, c’était à peu près le seul sport qu’on faisait. Aujourd’hui, il y a un bassin moins imposant de joueurs. En 2 ans, on a perdu environ 600 arbitres au Québec, rappelle l’homme de 48 ans. Mais on en compte quand même 5000, ce n’est pas rien. On veut juste s’assurer que ça ne s’effrite pas. On est une des bonnes provinces au Canada. C’est juste qu’on veut être proactif et intéresser les gens.» «Un bon joueur de hockey, qui a le sens du hockey et est un bon athlète, va devenir un meilleur arbitre qu’un gars qui est un petit peu moins intéressé ou qui fait juste ça pour de l’argent.» Stéphane Auger énumère la force de caractère, la communication et le bon jugement comme qualités pour être un bon officiel. Mais celles-ci ne s’acquièrent pas du jour au lendemain. «Ça prend du millage.» «Ça ne s’apprend pas dans les livres. Il faut que tu en voies, que tu apprennes, que tu vives différentes situations. C’est essai-erreur; il y a des soirées où ça va moins bien et il faut que tu apprennes de ça, que tu apprennes à gérer l’adversité.» «Un jeune de Saint-Lambert qui arbitre des jeunes atomes de Saint-Lambert va voir les mêmes parents jusqu’au midget, rappelle-t-il. C’est un défi dans le hockey mineur.» Stéphane Auger en est d’ailleurs à créer une conférence s’adressant aux parents.   Camp de sélection L’Impact du collège Durocher tiendra un camp de sélection le 5 mai, de 9h à 17h, à l’aréna Gaétan-Boucher, dans l’arr. de Saint-Hubert. Le camp s’adresse aux joueurs de 6e année désireux de fréquenter le Collège l’an prochain, ainsi qu’aux joueurs s’en allant en 2e, 3e ou 4e secondaire au Collège en 2019-2020.