Économie
Affaires

Une réforme des normes du travail jugée trop ambitieuse

le vendredi 13 avril 2018
Modifié à 10 h 59 min le 13 avril 2018
Par Michel Thibault

mthibault@gravitemedia.com

La réforme de la Loi sur les normes du travail déposée en mars par la ministre Dominique Vien représente une trop grosse bouchée pour les entreprises, laisse entendre la Fédération des chambres de commerce du Québec. @R:«Chaque mesure prise isolément a du sens mais quand on les réunit, ça en fait beaucoup sur le dos des employeurs dans un contexte de pénurie de main-d’œuvre» affirme son président Stéphane Forget. À son avis, le projet de loi 176, s’il se concrétisait, affecterait différemment les entreprises selon leur taille. Une troisième semaine de vacances accordée après trois ans de service continu plutôt que cinq compliquerait la gestion des petites entreprises, entrevoit-il. «Comment faire pour remplacer trois, quatre ou cinq employés? Pour les plus grandes, c’est moins un enjeu», observe M. Forget. Le volet interdisant les régimes de retraite différents en fonction de la date d’embauche touche davantage les plus grandes entreprises. La FCCQ plaide que les ententes à ce sujet résultent de négociations. Elle prévoit s’exprimer aux consultations sur le projet de loi et faire valoir «l’importance de maintenir la liberté de négocier de nouveaux modèles de régimes de retraite et d’avantages sociaux, tout en permettant aux employeurs de tenir leurs promesses à l’égard des travailleurs et des retraités». La FCCQ s’oppose aussi au resserrement des règles relatives aux agences de placement tel que proposé et à l’obligation de payer aux employés de ces agences un salaire équivalent à celui de l’entreprise qui y a recours. Cette mesure aurait «un impact majeur pour certains secteurs de l’économie du Québec», soutient le regroupement. Stéphane Forget insiste néanmoins pour dire que «globalement, c’est l’accumulation des mesures dans un contexte de pénurie de main-d’œuvre» qui pose problème.