Sports

Vincent Lanctôt-Reeves conjugue athlétisme et ingénierie

le vendredi 14 août 2015
Modifié à 0 h 00 min le 14 août 2015
Texte du Brossard Éclair

DIX ÉPREUVES. Participer à des compétitions de décathlon élite tout en menant des études universitaires en génie mécanique demande un engagement sans pareil. Le Brossardois Vincent Lanctôt-Reeves vient de réussir ce défi et a couronné le tout en remportant le championnat provincial senior du décathlon lors des Championnats provinciaux d'athlétisme tenus à l'Université de Sherbrooke à la fin juillet.

Un décathlonien comme lui doit faire régulièrement des compétitions de deux jours comportant trois épreuves de course (100m, 400m et 110m haies), trois de sauts (longueur, hauteur et perche) et trois de lancers (poids, disque et javelot), qui se terminent par un épuisant 1500m de course. Le recordman provincial du décathlon junior avec 6647 points – établi en 2014 – a cette fois remporté le championnat senior avec modeste 6391 points, au terme d'une longue session d'études et malgré une fasciite plantaire (inflammation du fascia plantaire, ligament fibreux qui soutient la voûte du pied).

La vie d'adulte, tout d'un coup

«Au plan sportif, j'ai eu une saison un peu décevante, mais il faut relativiser les choses, analyse Vincent, joint la veille d'un examen de fin de session. J'ai eu à m'éloigner de Brossard et passer à la vie adulte en peu de temps, tout en faisant mes études universitaires. Aussi, chez les séniors, les épreuves sont plus difficiles. On lance des poids plus lourds, on saute des haies plus hautes, on court de plus grandes distances. Alors, dans les circonstances, je suis fier de ma dernière année.»

Même s'il se démène dans deux mondes lui demandant beaucoup de travail, l'athlète de 20 ans a des objectifs de compétition motivants.

«À cause des exigences variées qu'exige notre sport, les décathloniens atteignent leur apogée plus tard que les autres sportifs de l'athlétisme. Le champion canadien Damian Warner est un bel exemple, lu qui vient de gagner l'or aux Jeux panaméricains de Toronto. J'analyse beaucoup ce qu'il fait. Je l'ai vu à des Championnats canadiens et il m'a impressionné. Je souhaite participer aux championnats canadiens et mondiaux universitaires, alors je note tout ce qui peut m'aider.»

Devenir meilleur lanceur

Vincent doit améliorer une foule de détails avec toutes les disciplines qu'il pratique, mais deux viennent en tête de liste.

«J'apprends à bien connaître mon corps et à prévenir les blessures. Aussi, je dois vraiment améliorer mes lancers. Il y a deux sortes de décathloniens, soit les costauds lanceurs ou les coureurs. Moi, je suis un coureur. Pour être au sommet de l'élite canadienne, je devrai aller chercher plus de points dans les épreuves de lancers, grâce à une meilleur technique et de la musculation.»

Pour ce qui est des blessures, il apprend à être vigilant. «Une simple petite blessure a un effet sur tout le reste. J'ai d'ailleurs un calendrier de compétition diminué, le temps de guérir ma présente blessure. Je reprendrai l'entraînement normal d'ici quelques jours. J'ai la chance d'être entouré par beaucoup de gens compétents à l'Université de Sherbrooke et je suis leurs recommandations.»

Il n'a pas été trop dérangé par la fermeture de la piste d'athlétisme de l'école secondaire Gérard-Filion, à Longueuil, survenue après la Finale des Jeux du Québec, à l'été 2014.

«Étudiant à Sherbrooke, j'ai été moins dérangé que d'autres. Mais je vais régulièrement à Brossard les fins de semaine pour voir ma famille et ma copine à Montréal. La fermeture complique un peu les choses. Je devrai être créatif, quitte à m'entrainer dans des parcs de façon autonome s'il le faut», conclut-il.