Culture

Zocalo, 25 ans de créativité

le jeudi 05 juillet 2018
Modifié à 16 h 25 min le 05 juillet 2018
Par Ali Dostie

adostie@gravitemedia.com

ARTS. Le Centre d’artistes en art imprimé Zocalo compte actuellement 99 membres. Mais c’est au moins le double qui, en un quart de siècle, ont passé les portes de l’atelier de la rue Saint-Jean. De cette effervescence en ressort une diversité de points de vue, de styles et de sensibilités que met en lumière l’exposition Zocalo: 25 années de création. L’exposition prend place jusqu’au 28 juillet, au Centre d’art actuel Plein sud, dans les murs du cégep Édouard-Montpetit. Le vernissage du 7 juillet à 14h sera l’occasion de rencontrer plusieurs artistes. «Nous avons ciblé les artistes qui ont été les plus actifs au centre, les projets collectifs aussi», explique la commissaire André-Anne Dupuis Bourret. La rétrospective n’a rien de monotone, car les œuvres choisies témoignent des multiples techniques que chapeaute la notion d’art imprimé ainsi que des changements techniques et technologiques qui l’ont transformée. Le spectre est aussi large que du bois gravé – un des plus anciens médiums, utilisé pour les cartes à jouer et les images pieuses – à l’impression numérique sur aluminium. Les supports aussi varient: du simple cadre à la mosaïque, en passant par le livre-objet. La chronologie des oeuvres permet de constater également une évolution du langage, des thèmes, mais aussi des diverses influences, comme celle du conte et de la poésie, ou encore de l’art populaire. Des œuvres exposées sont aussi le fruit d’une collaboration entre des artistes d’ici et de Cuba. [caption id="attachment_52758" align="alignnone" width="521"] Claire Lemay et André-Anne Dupuis Bourret[/caption] Interdisciplinarité Certaines œuvres allient à la fois des techniques plus traditionnelles et des plus modernes, pour atteindre une réelle interdisciplinarité. «La technologie a ouvert beaucoup de possibilité. Mais même si je fais du numérique depuis cinq ans, j’ai encore besoin de la forme plus traditionnelle», évoque Claire Lemay, qui a cofondé le Zocalo avec Johanne Proulx. André-Anne Dupuis Bourret, enseignante à l’UQAM, remarque d’ailleurs un regain d’engouement chez les étudiants pour les formes plus traditionnelles. «Ils ont envie de lâcher leur cellulaire et de se salir les mains», lance-t-elle. Une transmission qui se traduit aussi avec le service de mentorat qu’offre le centre d’artistes. «On met le travail des membres plus expérimentés en valeur, évoque la directrice Alexandra Curodeau. Et il y a une tradition qui se transmet.» De la nécessité du Zocalo Le Zocalo est né d’un besoin pour les artistes de la Montérégie d’avoir un lieu de travail qui offre une diversité d’outils, de matériaux d’impressions, de presses. Des installations qui se sont évidemment bonifiées au fil des ans. Et pourquoi à Longueuil? «À cette époque, il fallait se rendre chez Graf à Montréal. Aujourd’hui, on reçoit des artistes de toute la Montérégie, mais aussi de Montréal», souligne Claire Lemay. «Il y a une aura de convivialité et d’accueil autour du Zocalo. C’est différent des centres à Montréal, plus gros, industriels et impersonnels», ajoute Mme Dupuis-Bourret. Une convivialité qui se fait ressentir aussi chez le public, alors qu’il a toujours été dans la mission de l’unique centre d’artiste autogéré en art imprimé de la Montérégie d’intégrer la communauté. «On faisait de la médiation culturelle avant même que le terme existe», dit l’enseignante. Dans les bibliothèques En parallèle de l’exposition rétrospective, le Zocalo tient divers projets dans des bibliothèques de Longueuil jusqu’au 25 août. À la bibliothèque Raymond-Lévesque, 20 livres d’artistes créés par autant de membres du Zocalo offrent différents regards sur le travail du centre d’art. Le projet d’art postal Zocalo! C’est à ton tour de te laisser parler d’amour, à la bibliothèque Georges-Dor, se consacre aux mots d’amour d’artistes pour le centre de la Rive-Sud. Enfin, le livre collectif ÉLÉMENT FEU est présenté à la bibliothèque Claude-Henri Grignon. Ceux qui souhaitent visiter l’atelier de la rue Saint-Jean pourront le faire les 24 et 25 août, lors d’ateliers d’initiation et des rencontres avec les artistes. Des panneaux illustreront également les projets les plus importants conçus au cours des 25 dernières années. Rens. : zocaloweb.org [caption id="attachment_52757" align="alignnone" width="521"] Un jeu de cartes ralliant les oeuvres de 54 artistes.[/caption]