Opinion
Tribune libre

En réaction à la chronique «À cause du français, genre»

le mardi 10 juillet 2018
Modifié à 7 h 54 min le 10 juillet 2018
Par Ali Dostie

adostie@gravitemedia.com

Vous avez été nombreux à réagir au billet de notre collègue Michel Thibault, du Soleil de Châteauguay à propos de la langue française, publié dans notre édition du 3 juillet. Voici quelques-uns des commentaires reçus. Elle est belle notre langue En lisant votre billet, ça m'a fait sourire. J'adore le français, elle est belle notre langue. Effectivement, quand on l'écrit, on galère un peu. Mais de tout temps, l'écriture du français a été modifiée. Vous avez lu des textes de la Renaissance? C'était très spécial dans l'écriture et le langage devait être surprenant pour nous. Quand on va en France, on nous dit que l'on parle "le vieux français". Moi, je dis que ce n'est que l'accent qui diffère, mais bon, peut-être quelques mots qui présentent un autre sens pour eux et nous. Mais que les garçons passent à l'action et les filles soient plus intellectuelles, je ne dirais pas ça. Un manque d'attention pour certains garçons et filles à l'école et aussi la qualité de l'enseignement du professeur comptent. Parce que savoir bien écrire, c'est de l'art et de la finesse, et ce qui va en paradoxe avec ce contexte, je dirais plutôt que ce sont le caractère et le savoir-vivre des gens. Il ne faut pas se le cacher, les autres langues aussi ont leurs difficultés: le mandarin, le portugais, l’espagnol et les langues locales (amérindienne, indienne). Ce que je souhaite c’est que chacun fasse un effort pour écrire et parler un bon français et non le changer, tout au plus l'améliorer. Johanne Joyal   Arrêtez d’excuser des fainéants La langue française est peut-être difficile à apprendre, comme toute chose, mais si les élèves ne veulent pas faire l’effort d’apprendre la langue de leurs parents, c’est leur problème. La beauté de la langue française est sa diversité à décrire une situation. À vous lire, nous devrions revenir à parler et écrire chacun à sa façon, c’est-à-dire à ne plus se comprendre. J’ai quitté l’école à 16 ans. J’en ai 77 et j’ai la prétention de mieux m’exprimer que certains décideurs et commentateurs de télévison. Alors arrêtez d’excuser des fainéants qui ne veulent pas faire d’efforts pour écrire et parler la langue française. Yves Savoret   La qualité du français Pour avoir lu quelque 200 livres par année durant mon secondaire et révisé de nombreux CV durant mes 25 ans de carrière comme conseiller en emploi, je suis à même d’affirmer que la grande lacune en français provient d’un manque flagrant de lecture en français. Cela limite de beaucoup la capacité d’expression de ses idées. J’ai même lu des CV qui étaient bien écrits selon leurs auteurs, mais dont la phraséologie énonçait le contraire de leurs pensées. À la fin du primaire, déjà, nous faisions de nombreux exercices de variation d’une même idée. Cela nous amenait à saisir les différents sens des mots, à en rechercher la variété d’utilisations et à bien les utiliser dans les bonnes circonstances. Au secondaire, il n’y avait plus beaucoup de pardon pour les fautes les plus fréquentes. Aussi étais-je intraitable dans l’expression des expériences de travail qui ne rendaient pas justice à ce que me résumaient mes clients. Et très souvent, bien sûr, les mettaient davantage en valeur. Le problème se situe beaucoup plus dans les lacunes de l’enseignement du français au primaire que dans la bataille contre l’anglais. Mes lectures sur les carences linguistiques dans l’expression écrite des autres langues relèvent les mêmes causes. Georges Parent   Éloge de la facilité Bien sûr, l’ultime solution: si c’est compliqué, on simplifie. Les leçons et les devoirs s demandent un effort, on les élimine. Si 120 caractères et quelques abréviations hermétiques suffisent, pourquoi apprendre la syntaxe et la rhétorique? Pourquoi vous lire, si le titre de l’article énonce déjà le manque de profondeur de vos propos simplistes? L’éloge de la facilité n’est-elle pas aussi celle la paresse? Raymond Morel