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Francis Paré: une stabilité qui fait du bien

le jeudi 27 septembre 2018
Modifié à 7 h 45 min le 27 septembre 2018
Par Katherine Harvey-Pinard

kharvey-pinard@gravitemedia.com

HOCKEY. Pour la première fois depuis qu’il a quitté le Canada en 2013, Francis Paré joue pour la même équipe pour plus d’une saison: l’Automobilist de Iekaterinbourg, en Russie, dans la Kontinental Hockey League (KHL). Une situation qui fait du bien, tant d’un point de vue individuel que familial. Depuis 2013, il a respectivement joué en Finlande, en Russie, en Slovaquie, en Croatie et en Suisse, avant de revenir en Russie en 2017. «J’ai eu des expériences de fou, admet-il. C’est sûr que maintenant, avec ma petite fille de 2 ans, je ne changerais pas d’équipe pour un rien. Il faudrait vraiment que ça aille mal.» Dieu sait que les déménagements sont plus difficiles avec un enfant. «Tout seul, je prends ma valise, trois t-shirts, deux paires de bobettes, je pars avec ma poche de hockey et je peux faire le tour du monde. Mais quand tu as ta femme qui a trois ou quatre valises de souliers et une petite fille qui a un million de jouets, ça se fait un petit peu moins facilement», explique avec humour le hockeyeur originaire de LeMoyne. Quand tout roule Mais depuis la saison dernière, tout va comme sur des roulettes pour le joueur de centre. Si ça continue ainsi, il ne devrait pas changer d’adresse cette saison. En 2017-2018, il a cumulé 11 buts et 18 passes pour un total de 29 points en 49 matchs. «C’était un retour en Russie pour moi et ça s’est super bien passé, affirme celui qui porte le #19. On avait un coach vraiment difficile; un vieux de la vieille. Un gars qui a une réputation assez stricte. Mais je savais dans quoi je m’embarquais et j’étais vraiment heureux. Je suis dans une belle ville et ça se déroule bien.» La saison 2018-2019, qui a débuté le 2 septembre, n’amène encore que du positif pour l’ancien des Griffins de Grand Rapids «Côté éthique de travail, où ma game est présentement, je suis utilisé à fond de train, admet-il. Je suis vraiment satisfait de ma condition physique. Côté mental, je gagne mes batailles.» Jusqu’à maintenant, la formation de Iekaterinbourg occupe le premier rang du classement général de la KHL avec 10 victoires en 10 matchs. Difficile de demander mieux. «Disons que le sourire se fait facile dans l’aréna», mentionne Francis Paré, qui avoue toutefois avoir hâte de faire scintiller la lumière rouge. Il n’avait que 2 buts en 8 matchs au moment de son entrevue avec Le Courrier du Sud. «J’ai des chances de tous les côtés, mais ça ne veut pas rentrer. Mais bon, parfois tu te plains le ventre plein. J’ai l’impression de me plaindre présentement; c’est que j’en veux toujours plus. Mais tant que l’équipe gagne, tout le monde est content.» La famille avant tout Pour Francis Paré, la famille prime désormais sur tout le reste. Heureusement, sa conjointe est compréhensive; il arrive que le hockeyeur passe plusieurs semaines loin de la maison. «J’ai la chance d’avoir une femme qui me laisse partir. Quand j’arrive d’un voyage à 5h le matin, elle barre la porte, va prendre une marche et me laisse dormir. Elle est consciente qu’on est sur une espèce de mission, les trois ensemble. Je ne peux pas me plaindre», avoue celui qui est devenu, en 2014, le premier Québécois à soulever la Coupe Gagarine, avec le Metallurg de Magnitogorsk, en Russie. «Mon succès sur la patinoire commence à la maison. Quand je quitte le matin en sachant que ma femme et ma fille sont heureuses, j’arrive libéré à la patinoire et je me sens léger.» Tout ce que l’homme de 31 ans souhaite, c’est «remercier [sa femme et sa fille] à sa manière et qu’elles soient heureuses». «Ma femme ne connaît absolument rien au hockey, donc, que je compte 100 buts par année ou que j’en compte un, tant que j’arrive avec un sourire à la maison et que je suis satisfait de mon effort, elle va être heureuse», conclut-il.