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Longueuil sera accompagnée par l’ENAP pour analyser le salaire des élus

le mardi 17 septembre 2019
Modifié à 16 h 01 min le 18 septembre 2019
Par Ali Dostie

adostie@gravitemedia.com

Le conseil municipal de Longueuil sera accompagné par des experts de l’École nationale d’administration publique du Québec (ENAP) pour se pencher sur la rémunération de l’ensemble des élus de la ville. À lire aussi: Plafonnement du salaire de la mairesse: le conseil se penchera d'abord sur la rémunération de l'ensemble des élus | L'opposition veut un règlement pour plafonner le salaire de la mairesse | Hausse de salaire de la mairesse: qu'en est-il de l'agglomération La mairesse Sylvie Parent a fait officiellement l’annonce de ce mandat accordé à l’ÉNAP lors de la séance du conseil du 17 septembre. Celui-ci permettra d’examiner la rémunération de l’ensemble des élus, qu’ils siègent au conseil municipal et aux conseils d’arrondissements, qu’ils soient membres ou non du comité exécutif. Rappelons que la rémunération totale de Mme Parent – plus élevée que celle de la mairesse de Montréal – avait fait hautement réagir plus tôt cette année. À son salaire de base de 148 090$ s’ajoutent des sommes en lien avec ses fonctions notamment à l’Agence régionale de transport métropolitain (ARTM) et à la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM), pour un total de 240 000$. L’opposition officielle avait demandé au comité exécutif d’analyser la possibilité de créer un règlement qui plafonnerait le salaire de la mairesse. L’idée d’analyser la rémunération de l’ensemble des élus avait été avancée par le conseiller municipal indépendant Steve Gagnon, ce qui avait été bien reçu par la mairesse. Comparaison et particularités Le professeur Rémy Trudel, ancien ministre des Affaires municipales sous le gouvernement de Lucien Bouchard, sera responsable de ce mandat. Il sera accompagné d’étudiants-chercheurs. «Son expertise et sa connaissance fine du rôle évolutif des élus n’est plus à démontrer. Il termine d’ailleurs un mandat de même nature à la Ville de Laval», a signifié Mme Parent en début de séance. Dans le cadre de ce mandat de l’ÉNAP, la situation de Longueuil sera comparée à celle des grandes villes du Québec. La structure administrative et légale de Longueuil, ainsi que les charges additionnelles, seront aussi prises en compte. Un rapport d’ici décembre Le rapport qui sera produit à l’issue de cette analyse devra être présenté aux élus d’ici le 18 décembre. Il leur reviendra ensuite de prendre des décisions à la lumière des recommandations. Mme Parent assure que l’ensemble des élus seront interpellés sur cette question. «La collaboration, la transparence et l’honnêteté de tous seront donc essentielles à la réussite de ce qui m’apparaît comme un important test de maturité pour ce conseil», a-t-elle avisé en conclusion. En marge de la présentation du programme triennal d’immobilisations plus tôt mardi, Mme Parent a été questionnée sur son salaire, à savoir si sa rémunération globale de 240 000$ était justifiée. Elle a soutenu que ce travail d’accompagnement offrira un éclairage sur cette question. «Honnêtement, c’est ce qui est sur le portrait. Ça dépend toujours de quel angle on le prend: ce que je fais pour faire rayonner ma ville, aller chercher de grands projets, du financement…, a-t-elle relevé, avant d’être à nouveau questionnée. Est-ce que ces instances [ARTM, CMM] viennent déséquilibrer ça? Assurément, nous aurons un débat à faire.» Un plafonnement de salaire encore de mise Le conseiller municipal de l’opposition Benoît L’Écuyer a affirmé espérer que, malgré ce nouveau mandat, le conseil municipal revienne sur sa décision sur le salaire de la mairesse, qui devrait être plafonné. S’appuyant sur un article du Journal de Montréal, il a rappelé que la rémunération de Mme Parent figure parmi les plus élevées des élus municipaux, plus élevée même que celle du premier ministre François Legault. Qualifiant même de «pas problématique» le salaire de base de 148 -000$ de Mme Parent, il est revenu sur les sommes cumulées en raison de ses responsabilités à la CMM et l’ARTM. «Il ne faut pas oublier que la Ville paie des quotes-parts à ces instances. Ce sont donc les citoyens de Longueuil qui paient indirectement pour le salaire de la mairesse.» «Je rêve que l’an prochain, Longueuil soit en tête de palmarès pour autre chose», a-t-il poursuivi. Il a suggéré que Longueuil s’inspire de pratiques d’autres villes, comme Québec, où l’implication à temps plein et temps partiel des élus est prise en considération. Le chef de l'opposition Xavier Léger en a rajouté par voie de communiqué. «Assez troublant d’entendre la mairesse de Longueuil tenter de justifier sa rémunération très élevée en évoquant que tout dépend toujours de quel angle on le prend, a-t-il mentionné. Faut-il être à ce point déconnecté de la réalité pour ne pas saisir que c’est sa rémunération totale qui est problématique; surtout lorsqu’on le prend de l’angle du citoyen. Tout processus d’accompagnement n’y changera rien!»