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Longueuil verse une compensation financière de 4,2 M$ pour éviter la fermeture du centre de tri

le mercredi 05 septembre 2018
Modifié à 15 h 12 min le 05 septembre 2018
Par Ali Dostie

adostie@gravitemedia.com

RECYCLAGE. Longueuil subit les contrecoups de la crise mondiale du papier. Au terme de négociations avec l’entreprise responsable de la gestion des matières recyclables sur son territoire, l’Agglomération versera une compensation financière de 4 225 970$ à Compagnie de recyclage de papiers MD. En juin, la compagnie avait évoqué les risques de fermeture du centre de tri de Saint-Hubert et souhaitait rouvrir les contrats pour revoir à la hausse les prix de traitement des matières recyclables, afin de ne pas encaisser seule les pertes financières liées à la crise mondiale du papier. Rappelons que la Chine a récemment fermé la porte aux exportations de papier recyclé. L’entreprise n’a pas la capacité de traiter les matières de manière acceptable pour l’exportation. Le 30 août, les élus de l’Agglomération de Longueuil ont adopté une modification des contrats en vigueur. L’ensemble des contrats qui s’échelonnent jusqu’en avril 2021 s’élèvent désormais à 7,4 M$ – soit 190% supérieur au prix initial. Dans la documentation, on mentionne que le «coût réel de la compensation est estimé à 625 970$ avant taxes, lorsqu'on applique la redevance de Recyc-Québec estimée à 3,6 M$.» Les compensations financières et la négociation semblent avoir été la moins pire des options pour Longueuil, qui voulait éviter une interruption de service. «L'Agglomération ne possède aucun levier pouvant forcer l'entreprise à poursuivre ses opérations dans ce contexte financier outre la caution prévue au contrat. Papier MD était le seul soumissionnaire», souligne-t-on dans les documents. Les demandes envoyées à l’ensemble des centres de tri dans un rayon de 250 km sont demeurées infructueuses. De plus, la fermeture du centre de tri aurait mis «en péril les efforts consentis depuis les 20 dernières années pour amener les citoyens à changer leurs habitudes pour que le recyclage fasse partie de leur quotidien.» Sans compter les coûts d’enfouissement des matières qui ne seraient plus recyclées. Ces coûts seraient supplémentaires à la compensation financière. La modification des contrats doit recevoir l’autorisation du ministère des Affaires municipales et de l’Occupation du Territoire. «Moins de laxisme» À la lumière de cette décision qui n’a pas été prise «de gaieté de cœur», le maire de Saint-Bruno-de-Montarville Martin Murray estime que les villes et l’ensemble des acteurs impliqués doivent faire preuve de «moins de laxisme» devant cette crise mondiale qui entraîne d’importants bouleversements. «Lorsqu’on produit un déchet, on a le devoir de le traiter le plus localement possible. On a des obligations de réduction et aussi de s’assurer – et je m’adresse au gouvernement du Québec – que les gens qui ont un permis pour traiter les matières résiduelles ou recyclables aient réellement la capacité de les traiter.» La sensibilisation des citoyens à l’importance de la réduction des déchets et de la disposition des matières recyclables fait aussi partie des solutions. La mairesse de Brossard Doreen Assaad a pour sa part trouvé «désolant» que l’Agglomération se retrouve dans cette situation. «Nous devrons améliorer la qualité des matières recyclables dans son ensemble, pas seulement la Ville pour la collecte, l’Agglomération pour le tri, et ne pas se soucier du reste, a-t-elle signifié. Il faut regarder le cycle complet et les possibilités d’automatisation pour aller chercher des gains de productivité.» Le maire de Boucherville Jean Martel a pour sa part rappelé qu’«à chaque crise il y a une opportunité. Espérons que nous saurons saisir l’opportunité.»