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Matières résiduelles à Longueuil: des contrôles insuffisants et un plan non conforme, selon la vérificatrice générale

le mercredi 03 juillet 2019
Modifié à 15 h 29 min le 03 juillet 2019
Par Ali Dostie

adostie@gravitemedia.com

Le «souci d’efficience» n’est pas toujours au rendez-vous dans l’organisation des ressources entourant la gestion des matières résiduelles à Longueuil, selon la vérificatrice générale. Elle recommande l’ajout de mesures de contrôle et l’élaboration d’un plan conforme à celui de la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM), ce qui n’est actuellement pas le cas. Le constat que porte la vérificatrice générale de Longueuil Guylaine Séguin dans son rapport 2018-2019 est assez dur. Le rapport, produit en décembre, a été adopté à la séance du conseil du 2 juillet. Aucun mécanisme de surveillance de collecte des conteneurs et un manque de documentation des méthodes de travail des techniciens et inspecteurs quant au suivi des exigences contractuelles sont parmi les éléments relevés. Ces contrôles devraient d’ailleurs faire l’objet d’une entente avec les villes de l’agglomération, estime Mme Séguin. Mme Séguin juge également «peu développées» les stratégies de gestion et d’encadrement des secteurs des industries et des commerces et institutions (ICI) et des résidus de constructions, rénovation et démolition (CRD). Elle estime de plus que le découpage actuel du territoire des contrats de collecte des matières résiduelles ne permet pas d’optimiser les coûts, et qu’il devrait être revu lors du prochain appel d’offres. Actuellement, la Ville octroie six contrats de collecte et transport des déchets et de collecte sélective; une façon de faire qui «ne permet pas d’uniformiser les travaux de l’entrepreneur responsable et de rentabiliser ses effectifs, rapporte Mme Séguin. Cette pratique occasionne également des tâches administratives supplémentaires». Elle suggère de regrouper le territoire, comme il a été fait dans d’autres municipalité du Québec. Et quant à la gestion des matières recyclables, la Ville est dépendante de son fournisseur, «ce qui l’expose à des risques opérationnels et financiers», analyse-t-elle, suggérant d’étudier différents scénarios de traitement des matières recyclables pour l’agglomération. De plus, le Plan directeur de gestion des matières résiduelles (PDGMR) n’est pas entièrement conforme au PDGMR 2015-2020 de la CMM, comme l’exige la Loi sur la qualité de l’environnement. «À ce titre, la Ville devrait développer des stratégies de gestion et d’encadrement des ICI et des résidus de CRD ou, du moins, entreprendre des démarches d’acquisition de connaissance sur le territoire», avance la vérificatrice. Du Plan 2010-2015 de la Ville, environ 45% des mesures planifiées ont été réalisées. Les règlements municipaux devraient aussi faire l’objet d’une mise à jour. Parmi les quelques pratiques positives, la vérificatrice générale souligne l’implantation du projet de collecte de matière organiques ainsi que la baisse des coûts de collecte et de transport des trois arrondissements lors du dernier appel d’offres. La Ville corrige le tir Selon la mise à jour du rapport, un expert senior en amélioration continue a été embauché. L’un de ses mandats sera d’évaluer l’optimisation des façons de faire au sein de la division des matières résiduelles. De plus, un suivi de l’état d’avancement des parcours de collecte est documenté quotidiennement. Quant au découpage du territoire, la Ville a procédé depuis la production du rapport à un redécoupage en 10 secteurs. Et dès avril 2021, alors que la collecte des matières organiques devrait être implantée sur tout le territoire, la collecte d’ordures se fera une semaine sur deux. Le suivi annuel du PDGMR fait partie des discussions de chacune des rencontres de la Commission de l’environnement de l’agglomération. Une «feuille de route» À la séance du conseil du 2 juillet, la mairesse Sylvie Parent a soutenu que c’est «positivement que nous devons accueillir ces constats et recommandations». «Certains verront ce rapport comme une sorte de bulletin annuel de l’administration, mais je le vois surtout comme une feuille de route nous permettant de constamment améliorer nos façons de faire.»