Justice
Faits divers

« Mon père veut se prendre en main », affirme Marco Charette

le mercredi 03 juin 2015
Modifié à 0 h 00 min le 03 juin 2015

Marc Charette a passé la majeure partie de sa vie adulte en prison. N'empêche, son fils Marco estime que l'homme qui a tué Jocelyn L'Écuyer lors d'une altercation devant le Motel Oscar est prêt à mettre de côté sa vie de criminel, pour de bon.

Marc Charette est entré en prison pour la première fois à l'âge de 18 ans. Depuis, il a passé de courtes périodes en liberté, avant de retourner derrière les barreaux, souvent pour des vols qualifiés. À cela s'ajoute une longue liste de problèmes de comportement à l'intérieur des prisons fédérales et provinciales; il a reçu 69 rapports disciplinaires depuis le début de son second procès pour meurtre. Du passé, estime son fils.

«Mon père, oui, c'est un criminel. Mais c'est la première fois en 29 ans qu'il me dit qu'il est tanné d'être en prison et qu'il veut se prendre en main», affirme-t-il, ajoutant que son père ne lui a jamais menti.

Marco doit témoigner pour son père le 2 juin, lors de la suite des représentations sur la peine qu'il doit recevoir. Marc Charette avait initialement écopé de 16 ans de prison pour meurtre au second degré, mais la Cour d'appel a ordonné la tenue d'un nouveau procès. Celui-ci s'est soldé par un plaidoyer de culpabilité pour homicide involontaire, en octobre dernier.

Selon son fils, c'est la naissance de ses petits-enfants qui le pousse à changer. «Il m'a tout le temps dit "quand je vais sortir, ça sera pareil". Mais je lui ai dit que s'il veut voir mes enfants, il faut qu'il s'arrange pour être dehors. Il ne va pas entrer dans leur vie si c'est pour leur faire subir la même peine que moi.»

Problèmes d'autorité

Marc Charette, 51 ans, est considéré comme étant un détenu à haut risque de récidive par les services correctionnels fédéral et provincial. Il aurait notamment menacé de trancher la gorge d'un gardien de prison, en 2009. Il conteste aussi une autre accusation de menace de mort.

Une représentante de Service correctionnel Canada, Dominique Dulac, a cité un rapport affirmant que M. Charette a une personnalité narcissique, antisociale et borderline (trouble de la personnalité limite).

«Mon père a toujours eu de la misère avec l'autorité. C'est quelqu'un qui est orgueilleux, mais il ne s'en est jamais pris à quelqu'un qui ne lui a rien fait», répond Marco.

Celui-ci affirme, de concert avec les services correctionnels, que son père ne devrait pas obtenir de libération conditionnelle. Il ne la respecterait pas de toute façon.

«Quand il est sort en 2005, il ne voulait pas de libération conditionnelle parce qu'il voulait sortir libre, sans avoir quelqu'un qui le surveille. Mais ils l'ont sorti pareil. Moi, je suis prêt à signer qu'il ne sera pas un danger pour la société, qu'il va pouvoir se prendre en main après avoir purgé sa peine.»

La Couronne demande une peine de 20 ans de prison pour M. Charrette. La défense demande une peine qui permettrait à l'accusé de sortir immédiatement, en comptant en triple le temps passé en détention provisoire.