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Opération de la GRC: une femme de Saint-Hubert arrêtée

le lundi 21 septembre 2020
Modifié à 13 h 48 min le 17 août 2023

Une femme de 53 ans de l'arr. de Saint-Hubert sera accusée en lien avec une lettre contaminée envoyée à la Maison-Blanche ainsi qu'avec des colis expédiés au Texas.

L'unité de sécurité nationale de la Gendarmerie royale du Canada (GRC) a mené lundi une opération majeure sur le boul. Vauquelin, dans l'arr. de Saint-Hubert, au domicile de la suspecte, Pascale Ferrier. Les policiers ont entrepris une perquisition à 10h dans un appartement d'un édifice de 70 logements, à la demande du FBI, a confirmé sur place le caporal Charles Poirier de la GRC qui a parlé d'un «gros déploiement».

Le Service de police de l'Agglomération de Longueuil, ainsi que le Service de sécurité incendie de l'Agglomération de Longueuil ont été appelés à collaborer à cette opération de la GRC.

Les policiers étaient toujours sur les lieux vers 17h. Des agents vêtus d'une combinaison blanche ainsi que d'autres dans ce qui semble être une tenue de combat verte ont été vus faire des aller-retour dans l'immeuble. L'équipe d'intervention en cas d'incident chimique, biologique, radiologique, nucléaire et explosif, une unité spécialisée composée des Forces armées canadiennes et de la GRC, est mise à contribution «pour s'assurer que la fouille se fasse de façon sécuritaire». Des policiers et des pompiers de Longueuil, de même qu'une ambulance, sont également présents. «Il s'agit du dossier dans lequel des lettres contenant des substances hautement toxiques ont été envoyées à la Maison-Blanche et cinq autres lettres qui ont été envoyées à différents endroits dans l'État du Texas», a expliqué le caporal Poirier.

Le département américain de la Justice a indiqué en après-midi que la suspecte, arrêtée dimanche, va comparaître mardi à 16h devant un tribunal de Buffalo. La justice refuse de confirmer le nom de cette femme mais selon plusieurs médias, il s'agirait de Pascale Ferrier.

Les policiers ont confirmé que les enveloppes contenaient de la ricine, un puissant poison végétal. La ricine est une «poudre blanche extrêmement toxique» qui provient des graines de ricin, a expliqué Gordon Routley, un expert du Service de sécurité incendie de Montréal. Elle est dangereuse lorsqu'elle entre en contact avec la peau.

Selon M. Routley, il y a «un grand risque» que son ingestion soit mortelle. Il ne s'agit donc pas d'un danger à grande échelle, a dit M. Routley, qui estime que les personnes qui habitent dans les logements des environs sont vraisemblablement en sécurité.

Opération impressionnante

Une voiture de police noire était stationnée non loin de l'édifice pendant plus d'une heure avant le début de l'opération, a décrit une jeune femme qui habite dans un édifice à logement voisin de celui où se déroule la perquisition. Le véhicule aurait filé ensuite à vive allure avec sa sirène et ses lumières en direction de l'immeuble pour bloquer la rue.

Elle a ensuite vu les nombreux véhicules d'urgence déployés. «C'est un quartier assez tranquille», a décrit son copain «bouleversé», se demandant même s'il «a bien fait de déménager ici». Les forces policières canadiennes ont été appelées à contribuer à l'enquête de la police fédérale américaine (FBI) lorsque les enquêteurs ont trouvé des preuves montrant que la lettre provenait du Canada.

Une photo de la lettre publiée par le réseau CNN laisse croire qu'elle aurait transité par Montréal, en raison du code postal du centre de tri. Les policiers affirment que la suspecte est une femme qui a été arrêtée dimanche à Buffalo, dans l'État de New York, alors qu'elle tentait de franchir la frontière américaine depuis le Canada.

Elle est présentement détenue aux États-Unis. Ils disent ignorer si la suspecte vit dans ce logement, mais il y a «un lien clair» entre elle et l'adresse de la perquisition. La GRC assure que les mesures nécessaires sont déployées pour assurer la sécurité des résidants.

Les logements qui se trouvent à proximité de celui qui est fouillé ont notamment été évacués. Le caporal Charles Poirier de la GRC a déclaré lundi que des enveloppes contenant de la ricine avaient également été envoyées à divers endroits au Texas.

Contacté par La Presse Canadienne, le bureau du shérif du comté de Hidalgo, dans le sud du Texas, a renvoyé toutes les questions sur le compte Twitter du shérif Eddie Guerra. Celui-ci a posté en fin de journée lundi ce message:

«Je peux confirmer que des enveloppes, contenant le poison mortel ricine, m'ont été envoyées à moi et à trois membres de mon personnel de détention.» «Pour le moment, en raison de l'enquête fédérale active, je ne peux pas faire d'autres commentaires ... Personne n'a été blessé.» T

exte de Michel Saba, Initiative de journalisme local, La Presse Canadienne