Patrimoine bâti (9) : un rendez-vous manqué pour la maison Gaspard-Massue

Située initialement au 2790, boulevard Marie-Victorin, la maison Gaspard-Massue a été déplacée ultérieurement vers le parc industriel de Varennes. Un projet de transformer les lieux en microbrasserie a récemment été abandonné, véritable rendez-vous manqué pour cette belle d’autrefois. Histoire d’une vieille maison en quête d’un futur.

Selon les données consignées dans la fiche de l'inventaire patrimonial de Varennes, cette résidence en pierres à moellons aurait été érigée vers 1830 par la famille Massue. Cependant, une récente découverte suggère qu'elle aurait été construite en 1863.

Façade principale et latérale. (Photos: Société d’histoire de Varennes 2021) 

Cette habitation demeure au sein de la famille Massue jusqu'à l'année 1941, date à laquelle la succession de Gaspard Massue cède la propriété, comprenant la maison et les terres, à J. Théophile Roy. Celui-ci en demeure propriétaire jusqu'en 1951, moment où la Shawinigan Chemicals Ltd. en devient propriétaire.

À partir de 2016, la municipalité de Varennes fait l'acquisition des terrains industriels de l'ancien parc pétrochimique de Pétromont, incluant, cinq ans plus tard, les terrains et la demeure Gaspard-Massue. 

Valeur patrimoniale
La Société d'histoire de Varennes (SHV) attribue la valeur patrimoniale de cette maison à son architecture, son authenticité et son ancienneté. En tant que représentation d'un modèle de transition entre les maisons d'inspiration française et les maisons traditionnelles québécoises, cette maison franco-québécoise est particulièrement significative.

De plus, malgré certaines interventions réversibles, la maison conserve un état d'authenticité remarquable. 

Microbrasserie
En 2022, la SHV est sollicitée par un promoteur immobilier souhaitant acquérir la maison et le terrain voisin en vue de la construction d'une microbrasserie. L'objectif est d'utiliser la maison comme salle de dégustation, avec un agrandissement prévu pour une cuisine et une salle à manger. La SHV, attentive à la préservation de l'architecture traditionnelle, a veillé à ce que le projet d'agrandissement soit harmonieusement intégré. Un permis de fouilles archéologiques a même été délivré aux archéologues pour garantir la préservation du patrimoine.

Cependant, après plusieurs mois de négociations, le client du promoteur se retire, choisissant un autre emplacement à Varennes pour implanter sa microbrasserie. Par conséquent, le promoteur ne procède pas à l'acquisition de la maison, qui demeure ainsi la propriété de la Ville.

La maison Gaspard-Massue aujourd’hui. (Photo: Société d’histoire de Varennes) 

À l'automne 2022, la SHV informe les autorités municipales qu'un acte de vandalisme a été commis sur la maison. Tous les carreaux des fenêtres ont été brisés et la porte d'entrée a été forcée. En réponse, les travaux publics ont condamné toutes les ouvertures pour assurer une certaine sécurité.
  
Maison Gaspard-Massue 

• Construction : (vers 1863)
• Adresse : 2790, boulevard Marie-Victorin puis déménagée
• État : abandonnée

Articles déjà publiés

• La maison du Dr Beauchemin (1900)
• La maison Moïse-Prégent (entre fin du 18è siècle et 1806)
•  L’ancienne église anglicane de Saint-Lambert (1886-1888)
• Le manoir Saint-Michel (1700-1706)
• La  maison Brossard (1784-1803)
• La maison Petit-Beauchemin (milieu du 18è siècle)
• La maison Hébert-Jodoin (1815-1825)
• La maison Sauvageau-Sweeny (1820)

Prochain article : la maison Hélène-Sentenne à Candiac