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Éducation

Plusieurs chemins mènent au marché du travail

le mardi 30 avril 2019
Modifié à 6 h 59 min le 30 avril 2019
Par Ali Dostie

adostie@gravitemedia.com

Les bancs d’école et le cheminement scolaire régulier ne sont pas forcément la force de tous les élèves. Mais l’avenir n’est pas sombre pour autant; il suffit de trouver le bon chemin. Et voilà la force du Parcours de formation axée sur l’emploi (PFAE) de la Commission scolaire Marie-Victorin (CSMV) qui, bon an mal an, couronne 150 finissants. À LIRE AUSSI: De stagiaire à propriétaire et Un win-win pour stagiaires et employeurs Le PFAE est un parcours en alternance travail-études. Son principal objectif: l’insertion professionnelle. Le programme s’adresse aux élèves pour qui le parcours régulier ne convient pas pour diverses raisons. Ils sont ciblés par des enseignants en fonction de leurs résultats scolaires et intérêts, par exemple, si l’élève souhaite rapidement intégrer le marché du travail. Ceux-ci seront dirigés vers le parcours d’un ou de trois ans, selon leurs capacités et leurs besoins. La formation aux métiers semi-spécialisés, d’une durée d’un an, vise les élèves qui ont les acquis du primaire. La formation préparatoire au travail, sur trois ans, s’adresse à ceux qui ne comptent pas ces acquis. Au cours de la première année, ils seront initiés au marché du travail grâce à un stage d’un jour. «C’est une formation où on travaille aussi l’autonomie, surtout pour les élèves dont le potentiel est plus difficile à développer», explique le conseiller pédagogique et responsable du PFAE à la CSMV Michel Dubois. Dans les deux cas, la formation peut débuter dès l’âge de 15 ans. Concrètement, l’alternance travail/études s’échelonne tout au long de l’année. Dès octobre, les élèves partent en stage, et ce, jusqu’à deux jours par semaine. Lors des journées en classe, l’accent est mis sur les matières de base: français, mathématiques, anglais... et retour sur les stages. Une démarche d’orientation est entreprise pour s’assurer que l’élève effectue son stage «à la bonne place».
«Les élèves ont la chance d’aller vérifier si le métier qui les intéresse répond à leurs attentes. Ça permet de valider leur choix.» -Michel Dubois
Le conseiller pédagogique se réjouit du succès du programme,  que très peu d’élèves abandonnent. Le ministère de l’Éducation a inscrit environ 150 métiers dans le répertoire des métiers semi-spécialisés. Les élèves peuvent par exemple faire un stage comme aide-cuisinier, préposé au service aux tables, aide-éducatrice en service de garde, aide aux loisirs dans un CHSLD ou encore pose des pneus dans un garage. Un encadrement très serré est aussi assuré tout au long du cheminement. «Les enseignants-superviseurs passent dans les entreprises à peu près chaque semaine, ajoute M. Dubois. Les élèves bénéficient d’un excellent encadrement, autant des professeurs, que des élèves et des employeurs.» Un soutien dont bénéficie également les employeurs. Vers d’autres possibilités À la fin du parcours, les élèves obtiennent une certification officielle du ministère de l’Éducation et peuvent se rendre sur le marché du travail; accéder à certains DEP; poursuivre vers faire des classes préparatoires au DEP; ou encore se diriger vers la formation aux adultes. «Le défi, pour moi, c’est de bien faire comprendre que ce parcours n’est pas une fin en soi; si tu veux, si tu as le potentiel, tu as la possibilité de continuer ta formation, insiste le conseiller. Ce qu’il faut qu’ils comprennent, c’est qu’ils ont toujours la possibilité d’aller plus loin.» L’implantation du PFAE au sein de la Commission scolaire Marie-Victorin s’est entamée il y a 11 ans. Une telle formule axée sur le marché du travail était déjà en branle dans certaines écoles, mais le programme a permis d’instaurer des balises claires. Aujourd’hui, le PFAE est offert dans les cinq principales écoles secondaires du territoire, soit André-Laurendeau, Jacques-Rousseau, Gérard-Fillion, Monseigneur-A.-M.-Parent, puis à l’école spécialisée des Remparts, l’école secondaire Saint-Jean-Baptiste et l’école Jacques-Ouellette. Les avantages... pour l’employeur Sur le territoire de la CMSV, une banque de plus de 200 employeurs acceptent de recevoir des stagiaires. «Sans les employeurs, on ne serait pas capable d’offrir ce programme, admet Michel Dubois. C’est vraiment un beau partenariat.» Il avoue avoir été touché par leur générosité et leur conscience sociale, alors que les employeurs cherchent à redonner à la prochaine génération. Il arrive aussi que certains élèves soient engagés après leur stage. «Tous les ans, lors du gala qui récompense les finissants, on a souvent des employeurs qui annoncent sur scène à leur stagiaire qu’ils les embauchent», raconte-t-il. Michel Dubois estime que les employeurs ressortent aussi gagnants de ce processus. «Pour une entreprise, c’est génial, parce qu’elle peut former l’élève à sa façon et quand elle l’embauche, elle sait à qui elle a affaire.» Avec la collaboration de Maryanne Dupuis