Actualités
Santé

Qu’est-ce que l’adopsychiatrie ?

le mardi 16 avril 2019
Modifié à 6 h 45 min le 16 avril 2019
Par Ali Dostie

adostie@gravitemedia.com

Le Bal des 1001 nuits de la Fondation Hôpital Charles-LeMoyne vise à amasser des fonds pour l’ensemble des soins dédiés aux jeunes qui viennent de partout en Montérégie, tels que l’unité des naissances, la pédiatrie et la pédopsychiatrie. À l’hôpital de la Rive-Sud, ce département est divisé en deux unités: un pour les jeunes enfants de 0 à 12 ans, l’autre – l’adopsychiatrie – pour les adolescents de 12 à 18 ans. À lire aussi: Témoignage de Kaëlla Mathieu: retrouver son souffle Plusieurs raisons et diagnostics peuvent mener à l’hospitalisation en santé mentale chez les jeunes. Chez les adolescents, ça peut être des troubles de l’humeur tels que la dépression et la bipolarité, ou encore des troubles psychotiques – début de schizophrénie, épisode psychotique, psychose induite par la consommation, etc. «Et lorsqu’on parle de troubles de personnalité, ce n’est pas un diagnostic en soi pour être hospitalisé, mais la souffrance qui y est associée. Des idées suicidaires, des troubles d’adaptation, des problèmes de fonctionnement peuvent être des motifs d’hospitalisation», explique l’infirmière clinicienne Shirley Rousseau, qui intervient auprès des adolescents. L’unité d’adopsychiatrie regroupe les équipes médicales – médecins, infirmières cliniciennes, préposés –, en plus d’éducateurs, psychoéducateurs, psychologues, travailleurs sociaux, orthopédagogues et pédopsychiatres. Les spécialistes peuvent aussi être appelés à travailler conjointement avec un ergothérapeute ou d’autres spécialistes, selon les besoins. Ainsi, divers volets de soins peuvent permettre au patient de cheminer, que ce soit par la thérapie ou encore la pharmacologie. Chose certaine, la médication n’est pas la solution à tout. «La médication, c’est juste une partie; ce n’est pas une baguette magique, ça n’enlève pas la dépression d’un coup, explique Shirley Rousseau. Quand ils sont psychotiques, ça ne ramène pas la réalité d’un coup. On travaille avec les divers professionnels.» Une part du soutien se dirige également vers la famille. «Les jeunes ont une souffrance, mais ce n’est pas une jambe cassée. Ç’a un impact considérable sur la famille, la fratrie, et même chez des amis. Il faut rassurer les parents, rassurer le jeune. On travaille avec des outils et des approches.» Deux unités Que ce soit auprès d’un enfant de 4 ans ou d’un adolescent de 15 ans, le but premier est d’apporter des soins, dans une approche douce et sécurisante. Diviser les services de santé mentale à la jeunesse en deux unités confère tout de même certains avantages afin de mieux cibler non seulement les problèmes avec lesquels vivent les patients, mais aussi les approches et activités. «À l’adolescence, avec les changements hormonaux, l’idée de faire des activités avec les petits, des fois... bah! Avec des groupes d’âge, c’est plus facile, ne serait-ce que pour les heures de coucher, par exemple, illustre Shirley Rousseau. Quand les petits voient les plus vieux se coucher tard ou faire des affaires qu’il ne faudrait pas, c’est plus difficile.» De plus, l’unité des plus jeunes compte 9 lits et celle pour les adolescents, 10. «Si tout avait été en une unité, on n’aurait pas eu 20 lits», croit-elle. Évolution Celle qui œuvre auprès des adolescents depuis 15 ans remarque que certains changements dans la société ont amené les équipes de soins à s’adapter. Les réseaux sociaux, avec le problème de cyberintimidation qu’ils entraînent, en font partie. Shirley Rousseau espère aussi que les mentalités ont changé à l’égard de la santé mentale, qu’il y a moins de préjugés. Car les besoins des jeunes, eux, demeurent les mêmes. «Ils ont besoin de soutien, d’accompagnement, d’être validés dans leur souffrance, de traitements... de beaucoup de choses. La souffrance ne change pas.»