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Rémunération des élus à Longueuil: la mairesse doit gagner moins que Valérie Plante, affirme l’opposition

le jeudi 13 février 2020
Modifié à 23 h 06 min le 15 février 2020
Par Ali Dostie

adostie@gravitemedia.com

L’opposition officielle de Longueuil juge que la mairesse Sylvie Parent devrait faire des «efforts» concernant son salaire. Elle demande que sa rémunération totale soit moindre que celle de la mairesse de Montréal Valérie Plante. À LIRE AUSSI: Disant «constater l’impasse», la mairesse de Longueuil propose de diminuer son salaire de 40 000$ La semaine dernière, Sylvie Parent a proposé de réduire son salaire de base versé par la Ville de près de 40 000$, le fixant ainsi à 112 250$ plutôt que les actuels 150 090$ (incluant l’indexation). Sa rémunération totale serait alors de 206 000$, en ajoutant les sommes pour ses responsabilités à l’Agglomération (14 280$) ainsi qu’à la Communauté métropolitaine de Montréal (45 000$) et à l’Agence régionale de transport métropolitain (18 000$). «La rémunération totale de la mairesse de Longueuil dépasserait encore de beaucoup celle de ses homologues de Montréal et Québec, des maires qui travaillent au moins autant qu’elle et qui exercent des responsabilités plus importantes», a avancé le chef de l’opposition Xavier Léger. La rémunération de Valérie Plante est de l’ordre de 188 000$. Alors que la Loi 122 a donné aux municipalités le pouvoir de décider de leur rémunération et en a éliminé le seuil maximum, Mme Plante a imposé un plafond aux salaires des élus, peu importe le cumul des fonctions à différentes instances. Conseillers: pas d’augmentation de salaire Selon l’opposition, les conseillers municipaux ne devraient pas toucher d’augmentation de salaire, comme l’a proposé Sylvie Parent. Selon eux, le salaire de base devrait demeurer à 47 000$, ce qui est moins que celui de leurs homologues des grandes villes du Québec. La mairesse suggérait d’utiliser les économies de sa réduction de salaire pour les redistribuer à l’ensemble des conseillers. Sa proposition incluait également d’éliminer les 31 550$ liés à la fonction de maire suppléant, de même que les jetons de présence pour les membres de commissions. Ces sommes auraient aussi été redistribuées aux conseillers, pour une augmentation de salaire de l’ordre de 10 000$. L’opposition se dit en faveur du retrait de la prime versée au maire suppléant, mais tout comme pour les économies liées au salaire de Mme Parent, elle juge que ces sommes devraient être versées dans le fonds général de la Ville, «pour des services directs à la population». Les élus de l’opposition proposent qu’un plafond soit imposé pour que le salaire des conseillers ne dépasse pas 90% de la rémunération de la mairesse. Deux propositions Depuis la semaine dernière, Sylvie Parent aurait concédé quelques «reculs». «La mairesse est aujourd’hui obligée d’admettre qu’elle aurait été mieux de consulter d’abord. Ça ressemble beaucoup à de l’improvisation», accuse Xavier Léger. Deux propositions sont pour le moment détaillées par Mme Parent. Dans les deux scénarios, elle propose de retourner les 40 000$ de son salaire dans le fonds général de la Ville. Selon le premier scénario, la prime abolie pour la fonction de maire suppléant serait aussi versée dans ce même fonds. Ainsi, aucune somme ne serait redistribuée aux conseillers, qui conserveraient  le même salaire de base ainsi que leurs jetons de présence pour leur participation aux commissions. Selon le deuxième scénario, le salaire des conseillers pourrait être augmenté jusqu’à concurrence d’un plafond de 54 000$. Cette somme proviendrait de la redistribution de la prime du maire suppléant et d’une partie des montants liés à l’abolition des jetons de présence accordés aux membres des commissions. En tout 145 800$ seraient répartis entre les conseillers. L’autre partie de l’argent provenant des commissions s’ajouterait au montant tiré du salaire de la mairesse afin d’enrichir le fonds général de la Ville de 72 800$. Dans un courriel envoyé à l’ensemble des élus, le directeur de cabinet de la mairesse dit attendre un «signal clair» de tous les élus d’ici ce jeudi, advenant que le scénario 2 soit privilégié. Sinon, le scénario 1 sera retenu. L’équipe de la mairesse exige que le projet de règlement soit adopté à l’unanimité. Selon la loi, les modifications au règlement sur la rémunération des élus doivent recevoir l’appui des deux tiers du conseil, incluant le vote de la mairesse. Deux votes distincts L’opposition souhaite que le salaire de la mairesse soit voté séparément des autres considérations. À ses yeux, la rémunération de la mairesse est l’enjeu principal de tout ce débat. Le conseiller Benoît L’Écuyer réclame d’ailleurs depuis plusieurs mois que Mme Parent adopte un règlement qui plafonnerait sa rémunération. «C’est comme si on voulait limiter la baisse de la rémunération de la mairesse en négociant sur les autres aspects. Si c’est le cas, c’est un manque d’éthique flagrant», juge M. Léger. Les six élus indépendants et le parti Option Longueuil n’ont pas encore réagi à la proposition de Sylvie Parent.