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Sylvie Parent propose une réduction de 36 000$ de son salaire

le mardi 04 février 2020
Modifié à 23 h 08 min le 15 février 2020
Par Ali Dostie

adostie@gravitemedia.com

La mairesse Sylvie Parent propose de réduire le salaire que lui verse la Ville de Longueuil d’un montant de l’ordre de 36 000$. Sa rémunération totale, qui englobe les montants qu’elle touche pour siéger à la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM) et à l’Agence régionale de transport métropolitain (ARTM), passerait de 242 213$ à 206 763$. À LIRE AUSSI: «Trop peu, trop  tard», dit l'opposition Disant «constater l’impasse», la mairesse de Longueuil propose de diminuer son salaire de 40 000$ La mairesse a présenté ce mardi aux élus de Longueuil ses propositions concernant sa rémunération, ainsi que celle de l’ensemble des membres du conseil municipal. Un projet de modification du Règlement sur la rémunération des élus pourrait être présenté à la prochaine assemblée du conseil, et devra recevoir l’appui du deux tiers des élus, incluant celui de la mairesse. Lundi, le professeur de l’École nationale d’administration publique (ÉNAP) Rémy Trudel a présenté aux élus son rapport concernant la rémunération de tous les membres du conseil. Le rapport sera rendu public lors de la séance du conseil du 18 février. Rappelons qu’il avait été mandaté en septembre pour se pencher sur cet enjeu, après plusieurs mois durant lesquels la rémunération de 242 200$ de Sylvie Parent – plus élevée que celle de la mairesse de Montréal Valérie Plante – avait fait beaucoup réagir. «Un pas de recul» [caption id="attachment_85533" align="alignright" width="530"] Le graphique omet toutefois l'allocation de dépenses de 16 767$ que reçoit chaque élu.[/caption] Sylvie Parent suggère ainsi que son salaire de base passe de 148 090$ à 112 250$. La rémunération des élus est un sujet «très controversé», reconnait la mairesse. Si certains exigent que les tâches des élus relèvent presque du bénévolat, d’autres croient que leur rémunération n’est pas suffisante, dit-elle constater. Mais au fil des commentaires qu’elle a reçus, «la médiane était que c’était peut-être un peu élevé», admet-elle en entrevue au Courrier du Sud.  

«Quand je regarde les villes comparables, j’accepte de faire un pas de recul.»
À son salaire de base s’ajoute un montant de 14 280$ provenant de l’Agglomération de Longueuil, qu’elle ne peut modifier puisque le mandat de l’ÉNAP ne visait pas la rémunération des membres de cette instance. De même, les contributions versées aux élus qui siègent aux instances régionales que sont la CMM et l’ARTM (Mme Parent reçoit respectivement 45 000$ et 18 000$) sont régies par la loi provinciale. En vertu de la Loi 122 adoptée en 2017, il n'y a plus de seuil maximum de la rémunération des élus. Selon Mme Parent, il est impensable qu’elle renonce à ces responsabilités. «Ces instances pour moi sont primordiales, je vais continuer d’y siéger pour défendre les intérêts de Longueuil et de notre région.» Rehausser le salaire des conseillers Avec un salaire de base de 45 700$, les conseillers municipaux de Longueuil  gagneraient moins que leurs homologues des grandes villes du Québec. Une situation que Mme Parent suggère de corriger. «C’était important que ce soit à coût nul, équitable et que l’on permette aux élus d’avoir un salaire de base plus élevé», soutient-elle. Une révision des salaires à coût nul suppose que des sommes doivent être dégagées ailleurs. Sylvie Parent soumet que les participations aux diverses commissions ne soient plus accompagnées d’une rémunération, ce qui permettrait de libérer un montant d’environ 114 000$ (supposant que les commissions atteignent le maximum de 10 rencontres par an). Cet argent, tout comme les 36 000$ soustraits de son salaire, pourrait être réparti à l’ensemble des conseillers municipaux. «Les gens vont aller sur les commissions de façon beaucoup plus volontaire, parce que les dossiers les interpellent. C’est complètement différent comme implication», ajoute-t-elle, d’avis que cela éviterait de revivre la saga des nominations aux commissions dans laquelle avait été plongé le conseil en première année de mandat. Dans un tel scénario, l ’augmentation de salaire serait de 9630$ pour chacun des 15 conseillers, puis de 4815$ pour les deux conseillers d’arrondissement. Dans une deuxième proposition, Mme Parent suggère que la rémunération supplémentaire de 31 000$ versée au conseiller qui occupe la fonction de maire suppléant soit abolie, et qu’elle s’ajoute à la somme qui serait redistribuée à l’ensemble des conseillers. Dans ce cas, l’augmentation serait alors de 11 600$ pour chacun des 15 conseillers et de 5805$ pour les conseillers d’arrondissement. Des élus plus impliqués Selon Sylvie Parent, cette hausse de la rémunération du salaire de base des conseillers va de pair avec les responsabilités des élus qui, par le rôle de plus en plus accru des municipalités, ne cessent d’augmenter. Mme Parent suggère également que l’ensemble des élus puissent participer en amont aux discussions qui touchent les grandes décisions de la ville, et non uniquement les membres des commissions concernées par le projet. «Dans le cas d’un projet d’envergure comme le complexe aquatique par exemple, on pourrait mettre à profit l’ensemble des élus. Et la commission irait plus en profondeur, mais avec l’input de tous les élus.»