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Très populaire, le camp des apprentis policiers

le vendredi 05 juillet 2019
Modifié à 11 h 25 min le 05 juillet 2019
Par Katherine Harvey-Pinard

kharvey-pinard@gravitemedia.com

Le camp des apprentis policiers du Service de police de l’agglomération de Longueuil (SPAL) n’en est qu’à sa deuxième édition, mais l’engouement des jeunes pour celui-ci ne fait aucun doute. La quarantaine de lettres toutes plus créatives les unes que les autres qu’ont reçues les policiers en sont la preuve. À LIRE AUSSI: Camp du SPAL: une expérience unique pour les apprentis policiers Devant le succès de la première édition, les trois organisateurs, les agents William Kruse, Audrey Desaulniers et Charles-André Raymond, ont décidé d’adopter la même formule que l’année dernière, à quelques exceptions près. Du 1er au 5 juillet, les apprentis policiers ont eu la chance de rencontrer les différentes unités du SPAL, en plus de visiter une caserne de pompiers et d’ambulances. «Chaque unité se présente, explique ce que ça prend comme formation pour y travailler», explique l’agent William Kruse. «Souvent, les jeunes pensent que les enquêteurs font tout, qu’ils ramassent le sang, font les exhibits, les photos… Mais quand ils apprennent qu’il y a l’identité judiciaire, les enquêtes collisions, les reconstitutionnistes, le groupe d’intervention, la filature… Ils disent “mon dieu, il y a vraiment plusieurs métiers”», poursuit-il. Nouveauté cette année: les jeunes ont pu faire un tour de bateau sur le fleuve Saint-Laurent avec l’unité nautique, une activité fort appréciée. En plus d’enseigner aux jeunes ce qu’est réellement le métier de policier, le camp permet de «déconstruire des mythes et des fausses perceptions», selon l’agent Kruse. «Les jeunes sont plus allumés qu’on le pense, souligne-t-il. Ils vont pouvoir être des vecteurs de communication auprès de leurs amis.» Des lettres créatives «Je sais que j’ai le droit de garder le silence, mais j’espère que tout ce qui est écrit pourra et sera retenu pour me choisir», a écrit le jeune Tristan Claveau dans sa lettre. Les agents Kruse, Desaulniers et Raymond ont été impressionnés par les quelque 40 lettres reçues et – beau problème –, ont dû procéder à une sélection; 12 jeunes ont été choisis. «On avait même des romans, des lettres qui s’étiraient sur trois pages avec des arguments assez solides, relate l’agent Kruse. On voyait que les jeunes allaient au-delà de la perception du policier normal que l’on voit dans les films et les séries télévisées. Ils allaient chercher de l’information sur le SPAL, comme les proportions d’hommes et de femmes, le nombre de personnes qui sont issues d’une communauté ethnique…» La simulation de recherche, encore réussie Notre journaliste a accompagné deux jeunes à bord d’un véhicule policier alors qu’ils étaient en pleine activité de simulation de recherche. Munis de l’équipement – casquette, sac à dos, t-shirt, calepin – qui leur avait été donné en début de semaine, ils étaient concentrés sur leur objectif. «On est en train de résoudre une disparition, explique la jeune Naomi Laramée. On pense qu’elle s’est enfuie de l’hôpital, et on est en train de la chercher.» «Elle s’appelle Maude Laroche. Elle a 25 ans. C’est une femme de race blanche, 5pi 6po, 130 lb, cheveux blonds, yeux bleus et elle portait une robe d’hôpital», résume Evan Mitchell, avant de répondre à son micro, où ses jeunes collègues lui transmettent des indices sur la disparue. «Comme elle s’est réveillée à l’hôpital et qu’elle a l’Alzheimer, on pense qu’elle s’est perdue», observe Naomi. Arrivés au Tim Hortons sur le boul. Roland-Therrien, les deux apprentis, accompagnés de l’agent Kruse, questionnent la gérante de l’établissement, qui affirme avoir aperçu la disparue. En quittant, les apprentis la remercient pour son aide en lui serrant la main, avant de reprendre la route vers le poste de commandement, où ils font part de leurs découvertes à l’enquêteur. Questionnés sur leur expérience, Evan et Naomi sont unanimes. «C’est vraiment le fun!» lancent-ils. Plus tard, je serai policier Chaque jeune ressort généralement du camp avec une préférence. Pour Evan Mitchell, c’est le groupe d’intervention tactique. «Plus tard, j’aimerais être comme ça, travailler là-dedans, affirme-t-il. Je trouve ça impressionnant.» «Ce que je préfère, c’est l’unité canine, dit pour sa part Naomi Laramée. J’ai toujours trippé sur les chiens, mais je n’en ai jamais eu. Je compte en avoir un, un jour. Je voudrais devenir policière et être dans cette unité.» «Est-ce qu’on est correct avec vous?» les questionne l’agent Kruse. «Oh oui!» répondent-ils en cœur. Les agents Kruse, Desaulniers et Raymond comptent bien répéter l’expérience l’année prochaine. Et en raison de l’engouement, ils aimeraient faire deux camps; un en juillet et un en août.