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Un passionné de reptiles en quête de rareté

le mercredi 19 août 2015
Modifié à 0 h 00 min le 19 août 2015
Par Ali Dostie

adostie@gravitemedia.com

ANIMAUX. En acceptant que leur fils adopte un lézard à l'âge de 16 ans, les parents de Jonathan Bertrand ne pouvaient pas deviner que 11 ans plus tard, 70 reptiles et autres bestioles habiteraient dans sa chambre.

Des lézards, des pythons royaux, des tortues, des grenouilles, des tarentules, et plus encore. La collection de reptiles du jeune résident de Saint-Bruno-de-Montarville ne manque pas de panache. Les quatre murs de sa chambre sont littéralement disparus derrière des terrariums, un aquarium, et même des tiroirs de plastique où se terrent ses serpents.

Si la collection ne cesse de grandir, c'est notamment parce que Jonathan est avide d'espèces rares. Il fait des recherches sur le web, assiste aux rencontres de l'Association d'herpétologie de Montréal et parcourt les expositions où les amateurs de reptiles se rencontrent pour voir «autre chose que les 4 ou 5 espèces qu'on trouve en animalerie».

Jonathan montre l'un de ses geckos géants de la Nouvelle-Calédonie (rachodactylus leachianus) au Courrier du Sud. «Je voulais une espèce rare. S'il y a deux ou trois personnes qui en ont au Québec, c'est bon. Mon ami et moi, on s'est mis ensemble pour en acheter trois. Chacun de ces geckos adultes a coûté 700$. C'était un rêve de les avoir!», relate-t-il.

Jamais assez

Bien que l'une des femelles de ces geckos géants ait tué un mâle, le couple a eu le temps d'avoir deux bébés. Depuis deux ans, Jonathan est toujours à la recherche d'un mâle pour poursuivre la reproduction.

«À un moment, tu penses en avoir assez. Après ceux-là, je croyais que je n'en voudrais plus. Mais non! Il y a toujours autre chose, toujours une espèce encore plus rare», dit-il, emballé.

Le gecko à queue de feuille est une autre espèce rare que possède le jeune homme. Il tente de trouver mâles et femelles pour favoriser la reproduction, tout comme pour plusieurs autres espèces.

Il fait un suivi rigoureux afin de s'assurer que la même femelle n'ait pas trop souvent de portées et de savoir quel mâle s'est reproduit avec quelle femelle. «Les geckos pondent pendant huit mois. Une fois les œufs mis dans une autre boîte, ils mettent deux mois à éclore», explique-t-il.

Chacun son style

À chaque espèce correspond un environnement et des besoins particuliers, ce que connait très bien cet étudiant en santé animale du cégep de Saint-Hyacinthe. D'ailleurs, il n'est pas étonnant que le cours sur les animaux exotiques lui ait particulièrement plu. Il a même enseigné le cours pendant deux semaines.

Observer les différences de comportements entre chacune des espèces est d'ailleurs la source de sa passion.

«J'aime voir comment ils vivent. Ils ont chacun leur "petite affaire". Par exemple, le scinque crocodile [un petit lézard noir] est une espèce crépusculaire. Il est timide, c'est rare que je le vois. Mais je sais qu'il est vivant parce que les criquets disparaissent!», indique celui qui fera un stage à l'Insectarium de Montréal.

Malgré le nombre impressionnant de reptiles et d'amphibiens dont s'occupe Jonathan, celui-ci ne voit pas comme une lourde tâche d'en prendre soin.

Les geckos doivent recevoir leur portion de grillons aux deux jours – des grillons achetés directement chez l'éleveur d'insectes, pour qu'ils conservent toutes leurs vitamines –; certains serpents avalent une souris par semaine, etc. «C'est important de varier l'alimentation», précise-t-il.

À moins que ce ne soit nécessaire, Jonathan manipule peu les reptiles. Il n'est pas du type «colleux» avec ses petites bêtes. Néanmoins, certains d'entre eux portent un nom, et un attachement se développe. «Mais ça ne sera jamais comme un chien. J'en ai un, et rien ne peut battre ça!»