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Aéroport de Saint-Hubert: pas de vols internationaux à court terme

le jeudi 01 septembre 2022
Modifié à 15 h 27 min le 07 novembre 2022
Par Ali Dostie

adostie@gravitemedia.com

Yanic Roy, directeur général de DASH-L, et Diane Gosselin, présidente du conseil d’administration. (Photo: Le Courrier du Sud – Ali Dostie)

Si l’arrivée de vols internationaux vers les États-Unis et certaines destinations du Sud est l’élément de la vision de développement de l’Aéroport de Saint-Hubert qui a particulièrement piqué la curiosité lors de son dévoilement en avril 2021, c’est loin d’être l’axe qui se concrétisera le plus rapidement.

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«C’est une vision à long terme, car à court terme, ce sont les vols régionaux. On va apprendre à marcher, après on va courir», illustre Diane Gosselin, membre du CA de DASH-L et experte en infrastructures aéroportuaires qui cumule 35 ans d’expérience dans le développement des aéroports de Mirabel et Dorval.

DASH-L souhaite ainsi augmenter la desserte de vols régionaux, alors qu’il manque actuellement certaines destinations parmi celles offertes par les compagnies dans la province. 

«Il y a de l’intérêt de plusieurs transporteurs, ce qui est une excellente nouvelle», se réjouit Yanic Roy, directeur général.

«Les vols internationaux, ce n’est pas pour maintenant.»
-Yanic Roy, directeur général de DASH-L

 

L’étape suivante sera ensuite de développer les vols domestiques de plus longue portée, comme vers Toronto, les Maritimes et l’Ouest canadien. 

Ces deux types de vols, combinés à un bassin suffisant de passagers, sont d’ailleurs indispensables à la venue de vols internationaux à Saint-Hubert.

«Les vols internationaux par eux-mêmes ne suffisent jamais», tranche M. Roy.

Sans compter l’approbation essentielle de Transports Canada. Ces vols sont actuellement interdits à l’aéroport de la Rive-Sud, alors qu’une exclusivité est accordée à l’Aéroport de Montréal-Trudeau.

Les deux dirigeants admettent qu’aucun échéancier précis n’est fixé pour l’arrivée des vols internationaux.

«Le plan, c’est un horizon de 20 ans, qui va se développer par phase de 5 ans. Dès que l’on peut installer un aérogare régional, ça va prendre au moins 5 ans pour apprendre et avancer tranquillement», explique Diane Gosselin. 

«Et on verra aussi quelles seront les stratégies des compagnies aériennes. Car nous, on ne peut pas faire de vols. On est là pour offrir des infrastructures et encadrer leurs activités», renchérit M. Roy.

Plan environnemental dans les cartons

DASH-L semble déterminée à faire ses devoirs, alors que le rapport issu de sa démarche de consultation citoyenne a relevé des enjeux quant à la transparence et la compréhension, par la population, de son rôle.

À l’automne, DASH-L entend «dynamiser» le comité consultatif sur le climat sonore, en revoyant sa composition et en augmentation la fréquence de ses rencontres, sur une base trimestrielle.

Une tournée de rencontres avec les villes avoisinantes et les équipes des élus provinciaux et fédéraux a aussi été entamée, en plus de la publication de questions et réponses sur le site Web de DASH-L.

«On rétablit les ponts de communications, estime M. Roy. On a embauché un directeur des communications, notre site Web sera de plus en plus actif. Puis on rappelle tous les gens qui nous appellent et qui ont des questions.»

La Coalition Halte-Air Saint-Hubert, regroupement créé en mai, fait même partie des «échos» qui sont pris en considération. Elle réclame un moratoire sur le développement de l’Aéroport tant que l’ensemble des retombées du plan, environnementales notamment, ne seront étudiées.

«Un plan environnemental, c’est dans nos cartons, révèle d’ailleurs Diane Gosselin. On est une petite équipe, on essaie de mettre les bouchées doubles pour y arriver.»

Quant au moratoire demandé, il s’agit d’une «question qui ne se pose pas vraiment», répond M. Roy.
«Notre mission, continue Mme Gosselin, est de développer l’aéroport et l’économie environnante.»